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APOCRYPHES.

était de jouir des filles des hommes, comme il est dit à l’article Ange[1].

II.

Les Actes de sainte Thècle et de saint Paul, écrits par un disciple nommé Jean, attaché à saint Paul. C’est dans cette histoire que Thècle s’échappe des mains de ses persécuteurs pour aller trouver saint Paul, déguisée en homme. C’est là qu’elle baptise un lion ; mais cette aventure fut retranchée depuis. C’est là qu’on trouve le portrait de Paul, « statura brevi, calvastrum, cruribus curvis, surosum, superciliis junctis, naso aquilino, plenum gratia Dei ».

Quoique cette histoire ait été recommandée par saint Grégoire de Nazianze, par saint Ambroise, et par saint Jean Chrysostome, etc., elle n’a eu aucune considération chez les autres docteurs de l’Église.

III.

La Prédication de Pierre. Cet écrit est aussi appelé l’Évangile, la Révélation de Pierre. Saint Clément d’Alexandrie en parle avec beaucoup d’éloge ; mais on s’aperçut bientôt qu’il était d’un faussaire qui avait pris le nom de cet apôtre.

IV.

Les Actes de Pierre, ouvrage non moins supposé.

V.

Le Testament des douze patriarches. On doute si ce livre est d’un juif ou d’un chrétien. Il est très-vraisemblable pourtant qu’il est d’un chrétien des premiers temps : car il est dit, dans le Testament de Lévi, qu’à la fin de la septième semaine il viendra des prêtres adonnés à l’idolâtrie, bellatores, avari, scribæ iniqui, impudici, puerorum corruptores et pecorum ; qu’alors il y aura un nouveau sacerdoce ; que les cieux s’ouvriront ; que la gloire du Très-Haut, et l’esprit d’intelligence et de sanctification s’élèvera sur ce nouveau prêtre. Ce qui semble prophétiser Jésus-Christ.

VI.

La lettre d’Abgar, prétendu roi d’Édesse, à Jésus-Christ, et la

  1. Il y a encore un autre livre d’Énoch chez les chrétiens d’Éthiopie, que Peiresc, conseiller au parlement de Provence, fit venir à très-grands frais ; il est d’un autre imposteur. Faut-il qu’il y en ait aussi en Éthiopie ! (Note de Voltaire.)