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NOTES

SUR
LES REMARQUES DE LA MOTRAYE[1]
PRÉCÉDÉES

DU TEXTE SUJET DES NOTES.

I. Mon admiration pour tout ce qui part de votre plume croît de plus en plus.

Si cela était, M. de La Motraye aurait communiqué ses remarques à M. de Voltaire, au lieu de les vendre à un libraire.

II. Ayant eu pendant tant d’années l’honneur d’approcher votre héros, et de converser continuellement avec ses officiers, j’ai dû être mieux informé que vous de ce qui le regarde.

Les mémoires qu’on a communiqués à M. de Voltaire, et qu’il déposera dans une bibliothèque publique, sont faits par des ministres et des officiers généraux, qui peuvent avoir vu beaucoup de choses échappées au sieur de La Motraye.

III. Tout le monde convient que votre livre est très-bien écrit : cela suffirait, dit-on, pour un roman où l’invention domine ; mais ce n’est pas assez pour une histoire où la vérité doit régner absolument, où il faut des nerfs et de la force plutôt que des grâces et des fleurs.

  1. La Motraye, gentilhomme français, voyageait en Turquie et se trouva à Bender dans le temps que Charles XII y était pour ainsi dire interné. Il prêta de l’argent à ce prince ; il se chargea d’en obtenir pour lui à Constantinople, etc. Revenu en France, il attaqua sans nulle retenue l’Histoire de Voltaire quelques mois après son apparition (1732). Voltaire fit une courte réponse à chacune des Remarques historiques et critiques de La Motraye. (G. A.)