Volfenbuttel, de Hesse-Cassel, marchaient pour se joindre aux Danois. De l’autre, les huit mille hommes du roi de Suède, les troupes d’Hanovre et de Zell, et trois régiments de Hollande, venaient secourir le duc[1]. Tandis que le petit pays de Holstein était ainsi le théâtre de la guerre, deux escadres, l’une d’Angleterre et l’autre de Hollande, parurent dans la mer Baltique. Ces deux États étaient garants du traité d’Altena, rompu par les Danois ; l’Angleterre et les États-Généraux s’empressaient alors à secourir le duc de Holstein opprimé, parce que l’intérêt de leur commerce s’opposait à l’agrandissement du roi de Danemark. Ils savaient que le Danois, étant maître du passage du Sund, imposerait des lois onéreuses aux nations commerçantes quand il serait assez fort pour en user impunément. Cet intérêt a longtemps engagé les Anglais et les Hollandais à tenir, autant qu’ils l’ont pu, la balance égale entre les princes du Nord : ils se joignirent au jeune roi de Suède, qui semblait devoir être accablé par tant d’ennemis réunis, et le secoururent par la même raison pour laquelle on l’attaquait, parce qu’on ne le croyait pas capable de se défendre.
Il était à la chasse aux ours quand il reçut la nouvelle de l’irruption des Saxons en Livonie : il faisait cette chasse d’une manière aussi nouvelle que dangereuse. On n’avait d’autres armes que des bâtons fourchus derrière un filet tendu à des arbres. Un ours d’une grandeur démesurée vint droit au roi, qui le terrassa après une longue lutte, à l’aide du filet et de son bâton. Il faut avouer qu’en considérant de telles aventures, la force prodigieuse du roi Auguste et les voyages du czar, on croirait être au temps des Hercule et des Thésée[2].
Il partit pour sa première campagne le 8 mai nouveau style[3] de l’année 1700. Il quitta Stockholm, où il ne revint jamais. Une foule innombrable de peuple l’accompagna jusqu’au port de Carlscrona, en faisant des vœux pour lui, en versant des larmes, et en l’admirant. Avant de sortir de Suède, il établit à Stockholm un conseil de défense composé de plusieurs sénateurs. Cette commission devait prendre soin de tout ce qui regardait la flotte, les troupes et les fortifications du pays. Le corps du sénat devait régler tout le reste provisionnellement dans l’intérieur du royaume. Ayant ainsi mis un ordre certain dans ses États, son esprit, libre