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DOCUMENT RELATIF AU VOL DU MANUSCRIT.

non-seulement par les raisons que je viens de dire, mais encore parce que c’est une de ses âmes damnées, qu’il emploie à ces sortes de manœuvres[1], aussi bien que dans celles du poëme de la Pucelle, que La Morlière a répandu des premiers, et qu’il a vendu fort cher, Corbie[2] m’ayant assuré qu’il lui en avait acheté un exemplaire cinquante louis ; quand ce ne serait que vingt-cinq, cela serait fort honnête, et La Morlière a pu en tirer beaucoup d’argent. Je suis même presque sûr que le voyage que j’ai su qu’il venait de faire à Rouen n’a été que pour y vendre cet ouvrage, ou peut-être pour l’y faire imprimer.

Ce 30 août 1755.
D’Hémery.

M. Berryer a écrit en haut de la lettre :

M. Duval, 1er septembre 1755.

M. Duval a ajouté :

L’écriture du chevalier de La Morlière n’est pas jointe.

Voici le billet produit par Richer à Le Prieur :

Je cède et transporte au sieur Prieur, libraire, un manuscrit en forme de mémoire, sur la guerre dernière, pour le prix de six cents livres. À Paris, le 18 juillet 1755.

De Venozan.
Au dos du billet :

Je reconnais avoir reçu de M. Prieur, imprimeur-libraire à Paris, la somme de six cents livres, que ledit sieur de Venozan m’avait chargé de recevoir pour lui, en livrant ledit manuscrit audit M. Prieur. Fait à Paris le 18 juillet 1755.

Richer.

Je déclare que le manuscrit de l’Histoire de la guerre de 1741 m’a été remis par le sieur Richer, auteur de l’Abrégé chronologique de l’histoire des empereurs. À Paris, ce 1er septembre 1755.

Le Prieur.

  1. On remarquera combien M. l’inspecteur juge mal. C’est un bonheur pour le philosophe que sa Correspondance soit là pour démentir les assertions du fonctionnaire. (G. A.)
  2. Facteur en librairie.