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SUPPLÉMENT AU SIÈCLE DE LOUIS XIV.



TROISIÈME PARTIE[1].


Il importe peu à la postérité qu’une Française, nommée Mme  de Villette, ait été propre nièce ou la femme d’un neveu de Mme  de Maintenon. Je n’en ai parlé, dans le Siècle de Louis XIV, que pour faire voir que la personne qui était en effet reine de France était plus occupée du soin de rendre les dernières années du roi agréables à ce monarque que de l’ambition d’élever sa famille. Je ne me suis point trompé sur le caractère de cette personne si singulière. Ses lettres, qu’on a publiées avant les éditions de 1753 du Siècle de Louis XIV, sont la preuve que je n’ai rien avancé dont je ne fusse instruit, et de mon amour pour la vérité. Il s’est trouvé que Mme  Maintenon avait signé par avance tout ce que j’avais dit d’elle.

Un traducteur[2], que je ne connais pas, des œuvres posthumes du vicomte de Bolingbroke, me fait un juste reproche de l’inadvertance que j’ai eue d’avoir supposé que Mme  de Villette, depuis Mme  de Bolingbroke, était propre nièce de Mme  de Maintenon. La vérité est si précieuse qu’elle est respectable lors même qu’elle est inutile. Ce traducteur ne se trompe pas moins que moi quand il dit que le marquis de Villette était parent et non neveu : il était neveu[3] réellement de Mme  de Maintenon. Il eut deux femmes :

  1. Dans quelques éditions, cette troisième partie était intitulée Suite et Conclusion de cette réfutation. (B.)
  2. Barbeu du Bourg.
  3. Il n’était que son cousin ; voyez, tome XIV, la note 2 de la page 470.