Histoire des Templiers qu’il y avait quelques coupables dans cet ordre, mais que la condamnation de l’ordre entier et le supplice de tant de chevaliers furent une des plus horribles injustices qu’on ait jamais commises. Mort en 1651.
Duryer (André), gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, longtemps employé à Constantinople et en Égypte. Nous avons de lui la traduction de l’Alcoran et de l’Histoire de Perse[1].
Duryer (Pierre), né à Paris en 1605, secrétaire du roi, historiographe de France, pauvre malgré ses charges. Il fit dix-neuf pièces de théâtre, et treize traductions, qui furent toutes bien reçues de son temps. Mort en 1658.
Esprit (Jacques), né à Béziers en 1611, auteur du livre de la fausseté des vertus humaines, qui n’est qu’un commentaire du duc de La Rochefoucauld. Le chancelier Séguier, qui goûta sa littérature, lui fit avoir un brevet de conseiller d’État. Mort en 1678.
Estrades (Godefroi, maréchal d’). Ses Lettres[2] sont aussi estimées que celles du cardinal d’Ossat ; et c’est une chose particulière aux Français que de simples dépêches aient été souvent d’excellents ouvrages. Mort en 1686.
Félibien (André), né à Chartres en 1619. Il est le premier qui, dans les inscriptions de l’hôtel de ville, ait donné à Louis XIV le nom de Grand. Ses Entretiens sur la vie des peintres sont l’ouvrage qui lui a fait le plus d’honneur. Il est élégant, profond, et il respire le goût ; mais il dit trop peu de choses en trop de paroles, et est absolument sans méthode. Mort en 1695.
Fénelon (François de Salignac de La Mothe), archevêque de Cambrai, né en Périgord en 1651. On a de lui cinquante-cinq ouvrages différents. Tous partent d’un cœur plein de vertu, mais son Télémaque l’inspire. Il a été vainement blâmé par Gueudeville, et par l’abbé Faydit[3]. Mort à Cambrai en 1715.
Après la mort de Fénelon, Louis XIV brûla lui-même tous les manuscrits que le duc de Bourgogne avait conservés de son précepteur. Ramsay, élève de ce célèbre archevêque, m’a écrit ces
- ↑ On ignore la date de la naissance de Duryer, qui était revenu en France vers 1630 ; né à Semur en Brionais, il est mort en 1688. Sa traduction de l’Alcoran parut en 1647, in-4o. Quant à son Histoire de Perse, elle est tout à fait inconnue. Voltaire a peut-être voulu parler de la traduction qu’a donnée Duryer de Gulistan ou l’Empire des roses, composé par Saadi, prince des poëtes turcs et persans, 1634, in-8º ». (B.)
- ↑ 1709, cinq volumes in-12 ; 1719, six volumes in-12 ; 1743, neuf volumes in-12.
- ↑ L’abbé Faydit est l’auteur de la Télémacomanie, 1700, in-12 ; Gueudeville a composé une Critique générale de Télémaque, 1700, deux volumes in-12. Voltaire reparle de Fénelon dans le chapitre xxxviii.