la guerre de la succession, un ouvrage intitulé les Intérêts de l’Angleterre mal entendus dans la guerre présente[1]. Il y prédit la séparation des colonies anglaises, comme la suite nécessaire de la destruction de la puissance française dans l’Amérique septentrionale, du besoin qu’aurait l’Angleterre d’imposer des taxes sur ses colonies, et du refus qu’elles feraient de se soumettre à ces taxes. Mort en 1712.
Ducange (Charles Dufresne), né à Amiens en 1610. On sait combien ses deux Glossaires sont utiles pour l’intelligence de tous les usages du Bas-Empire et des siècles suivants. On est effrayé de l’immensité de ses connaissances et de ses travaux. De pareils hommes méritent notre éternelle reconnaissance, après ceux qui ont fait servir leur génie à nos plaisirs. Il fut un de ceux que Louis XIV récompensa. Mort en 1688.
Ducerceau (Jean-Antoine), né en 1670, jésuite. On trouve dans ses poésies françaises, qui sont du genre médiocre, quelques vers naïfs et heureux. Il a mêlé à la langue épurée de son siècle le langage marotique, qui énerve la poésie par sa malheureuse facilité, et qui gâte la langue de nos jours par des mots et des tours surannés. Mort en 1730.
Du Châtelet (Mme). Voyez Breteuil.
Duché de Vancy (Joseph-François), valet de chambre de Louis XIV, fit pour la cour quelques tragédies, tirées de l’Écriture, à l’exemple de Racine, non avec le même succès. L’opéra d’Iphigénie en Tauride est son meilleur ouvrage. Il est dans le grand goût ; et, quoique ce ne soit qu’un opéra, il retrace une grande idée de ce que les tragédies grecques avaient de meilleur. Ce goût n’a pas subsisté longtemps ; même bientôt après on s’est réduit aux simples ballets, composés d’actes détachés, faits uniquement pour amener des danses ; ainsi l’opéra même a dégénéré dans le temps que presque tout le reste tombait dans la décadence.
Mme de Maintenon fit la fortune de cet auteur : elle le recommanda si fortement à M. de Pontchartrain, secrétaire d’État, que ce ministre, prenant Duché pour un homme considérable, alla lui rendre visite. Duché, homme alors très-obscur, voyant entrer chez lui un secrétaire d’État, crut qu’on allait le conduire à la Bastille. Mort en 1704.
Duchesne (André), né en Touraine en 1584 ; historiographe du roi, auteur de beaucoup d’histoires et de recherches généalogiques. On l’appelait le Père de l’Histoire de France. Mort en 1640.
- ↑ 1703, in-12. Sur la guerre de la succession, voyez les chapitres xviii et suivants.