Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome14.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Estrées (Jean, comte d’), vice-amiral en 1670, et maréchal en 1681. Mort en 1707.

Estrées (Victor-Marie, duc d’), fils de Jean d’Estrées, vice-amiral de France, comme son père, avant d’être maréchal. Il est à remarquer qu’en cette qualité de vice-amiral de France il commandait les flottes française et espagnole en 1701 ; maréchal en 1703. Mort en 1737.

Fabert (Abraham), maréchal en 1658. On s’est obstiné à vouloir attribuer sa fortune et sa mort à des causes surnaturelles. Il n’y eut d’extraordinaire en lui que d’avoir fait sa fortune uniquement par son mérite, et d’avoir refusé le cordon de l’ordre, quoiqu’on le dispensât de faire des preuves[1]. On prétend que le cardinal Mazarin lui proposant de lui servir d’espion dans l’armée, il lui dit : « Peut-être faut-il à un ministre de braves gens et des fripons. Je ne puis être que du nombre des premiers. » Mort en 1662.

Fare (de La), fils du marquis de La Fare, célèbre par ses poésies agréables ; officier dans la guerre de 1701, maréchal en 1746.

Ferté-Sennecterre (Henri, duc de La), fait maréchal de camp sur la brèche de Hesdin, commanda l’aile gauche à la bataille de Rocroi ; maréchal en 1651. Mort en 1681.

Force (Jacques Nompar de Caumont, duc de La), maréchal en 1622. C’est lui qui échappa au massacre de la Saint-Barthélémy, et qui a écrit cet événement dans des Mémoires[2] conservés dans sa maison. Mort à quatre-vingt-dix-sept ans, en 1652.

Foucault (Louis), comte de Daugnon, maréchal en 1653. Mort en 1659.

Gassion (Jean de), élève du grand Gustave, maréchal en 1643. Il était calviniste. Il ne voulut jamais se marier, disant qu’il faisait trop peu de cas de la vie pour en faire part à quelqu’un. Tué au siège de Lens, en 1647.

Grammont (Antoine de), maréchal en 1641. Mort en 1678.

  1. Fabert ne fut pas dispensé des preuves de noblesse ; ce fut lui qui refusa ce que le roi lui offrait, parce que, dit-il dans sa lettre du 11 décembre 1668, « pour recevoir cet honneur il faudrait que je mentisse ». Louis XIV, dans sa réponse à Fabert, témoigne son admiration pour ce rare exemple de probité, et exprime ses regrets de ne pouvoir accorder de dispense : ce qui serait renverser le fondement des ordres du roi ; voyez, dans le Mercure, 1769, second volume d’octobre, page 134, la lettre de Saint-Foix, dans laquelle sont rapportées celles de Fabert et du roi. (B.)
  2. On en trouve un fragment dans le Mercure de novembre 1765, pages 31-51 ; et c’est sans doute sur ce fragment qu’a été rédigé le récit qui forme une des dernières notes du deuxième chant de la Henriade. (B.) — Ces Mémoires ont été publiés par le marquis de La Grange. Paris, Charpentier, 1843, quatre volumes in-8o.