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souverains contemporains

l’héritière de Courtenai, ils n’avaient pas eu la précaution de s’attacher à la maison royale, dans un temps où les grands terriens ne connaissaient de prérogative que celle des grands fiefs et de la pairie. Cette branche avait produit des empereurs de Constantinople, et ne put fournir un prince du sang reconnu. Le cardinal Mazarin voulut, pour mortifier la maison de Condé, faire donner aux Courtenai le rang et les honneurs qu’ils demandaient depuis longtemps ; mais il ne trouva pas en eux un grand appui pour exécuter ce dessein.



SOUVERAINS CONTEMPORAINS.


PAPES.


Barberini, Urbain VIII. Ce fut lui qui donna aux cardinaux le titre d’éminence. Il abolit les jésuitesses[1] : il n’était pas encore question d’abolir les jésuites. Nous avons de lui un gros recueil de vers latins. Il faut avouer que l’Arioste et le Tasse ont mieux réussi. Mort en 1644.

Pamphilo, Innocent X, connu pour avoir chassé de Rome les deux neveux d’Urbain VIII, auxquels il devait tout ; pour avoir condamné les cinq propositions de Jansénius sans avoir eu l’ennui de lire le livre, et pour avoir été gouverné par la Dona Olympia, sa belle-sœur, qui vendit sous son pontificat tout ce qui pouvait se vendre. Mort en 1655.

Chigi, Alexandre VII. C’est lui qui demanda pardon à Louis XIV, par un légat a latere. Il était plus mauvais poëte qu’Urbain VIII. Longtemps loué pour avoir négligé le népotisme, il finit par le mettre sur le trône. Mort en 1667.

Rospigliosi, Clément IX, ami des lettres sans faire de vers, pacifique, économe, et libéral, père du peuple. Il avait à cœur deux choses dont il ne put venir à bout : d’empêcher les Turcs de prendre Candie, et de mettre la paix dans l’Église de France. Mort en 1669.

  1. Le bref qui abolit les jésuitesses est du 13 janvier 1631. Voyez, sur cet ordre, la Bibliothèque critique de Saint-Jorre (Richard Simon), tome Ier, page 289.