tend que la Hongrie est un fief de l’empire, veut donner ce fief à son fils Albert, auquel il avait déjà donné l’Autriche.
Le pape Nicolas IV, qui croit que tous les royaumes sont des fiefs de Rome, donne la Hongrie à Charles Martel, petit-fils de Charles d’Anjou, roi de Naples et de Sicile. Mais comme ce Charles Martel se trouve gendre de l’empereur, et comme les Hongrois ne voulaient point du fils d’un empereur pour roi, de peur d’être asservis, Rodolphe consent que Charles Martel, son gendre, tâche de s’emparer de cette couronne, qu’il ne peut lui ôter.
Voici encore un grand exemple qui prouve combien le droit féodal était incertain. Le comte de Bourgogne, c’est-à-dire de la Franche-Comté, prétendait relever du royaume de France, et, en cette qualité, il avait prêté serment de fidélité à Philippe le Bel. Cependant, jusque-là, tout ce qui faisait partie de l’ancien royaume de Bourgogne relevait des empereurs.
Rodolphe lui fait la guerre ; elle se termine bientôt par l’hommage que le comte de Bourgogne lui rend. Ainsi ce comte se trouve relever à la fois de l’empire et de la France.
Rodolphe donne au duc de Saxe, son gendre, Albert II, le titre de palatin de Saxe, Il faut bien distinguer cette maison de Saxe d’avec celle d’aujourd’hui, qui est, comme nous l’avons dit, celle de Misnie.
1291. L’empereur Rodolphe meurt à Germersheim le 15 juillet[1], à l’âge de soixante-treize ans, après en avoir régné dix-huit.
1292. Les princes allemands, craignant de rendre héréditaire cet empire d’Allemagne, toujours nommé l’empire romain, et ne pouvant s’accorder dans leur choix, font un second compromis, dont on avait vu l’exemple à la nomination de Rodolphe[2].
L’archevêque de Mayence, auquel on s’en rapporte, nomme