noue ; mais sous Louis ils furent chassés par les seuls Suisses à la bataille de Novare : ce fut le comble du malheur et de la honte. Louis de la Trimouille avait été envoyé avec une armée pour conserver au moins les restes du Milanais qu’on perdait. Il assiégeait Novare : douze mille Suisses viennent l’attaquer avant qu’il se soit retranché. Ils se présentent sans canon, marchent droit au sien, et s’en emparent : ils détruisent toute son infanterie, font fuir la gendarmerie, remportent une victoire complète, dont le président Hénault ne parle pas[1] et donnent à Maximilien Sforce le duché de Milan, que Louis avait tant disputé : il eut la mortification de voir établi dans Milan, par les Suisses, le jeune Maximilien Sforce, fils du duc mort prisonnier dans ses États. Gênes, où il avait étalé la pompe d’un roi d’Asie, reprit sa liberté, et chassa deux fois les Français : il ne resta rien à Louis XII au delà des Alpes.
Voilà le fruit de tant de sang et de tant de trésors prodigués : toutes ses négociations, toutes ses guerres, eurent une fin malheureuse.
Les Suisses, devenus ennemis du roi, dont ils avaient été les
fantassins mercenaires, vinrent au nombre de vingt mille mettre
le siège devant Dijon. Paris même fut épouvanté. Louis de la
Trimouille, gouverneur de Bourgogne, ne put les renvoyer
qu’avec vingt mille écus comptant, une promesse de quatre cent
mille au nom du roi, et sept otages qui en répondaient. Le roi
ne voulut donner que cent mille écus, payant encore à ce prix
leur invasion plus cher que leurs secours refusés. Mais les
Suisses, furieux de ne recevoir que le quart de leur argent, condamnèrent à la mort leurs sept otages. Alors le roi fut obligé de
promettre non-seulement toute la somme, mais encore la moitié
par-dessus : les otages, heureusement évadés, sauvèrent au roi
son argent, mais non pas sa gloire.
- ↑ Dans son Abrégé chronologique.