les hommes justes par le nombril, du côté droit, et les injustes du côté gauche ; et que c’est de ce côté gauche que vint le mal moral et le mal physique. Les Égyptiens eurent leur Typhon, qui fut l’ennemi d’Osiris. Les Persans imaginèrent qu’Ariman perça l’œuf qu’avait pondu Oromase, et y fit entrer le péché. On connaît la Pandore des Grecs : c’est la plus belle de toutes les allégories que l’antiquité nous ait transmises.
L’allégorie de Job fut certainement écrite en arabe, puisque les traductions hébraïque et grecque ont conservé plusieurs termes arabes. Ce livre, qui est d’une très-haute antiquité, représente le Satan, qui est l’Ariman des Perses et le Typhon des Égyptiens, se promenant dans toute la terre, et demandant permission au Seigneur d’affliger Job. Satan parait subordonné au Seigneur ; mais il résulte que Satan est un être très-puissant, capable d’envoyer sur la terre des maladies, et de tuer les animaux.
Il se trouva, au fond, que tant de peuples, sans le savoir, étaient d’accord sur la croyance de deux principes, et que l’univers alors connu était en quelque sorte manichéen.
Tous les peuples durent admettre les expiations ; car où était l’homme qui n’eût pas commis de grandes fautes contre la société ? et où était l’homme à qui l’instinct de sa raison ne fît pas sentir des remords ? L’eau lavait les souillures du corps et des vêtements, le feu purifiait les métaux ; il fallait bien que l’eau et le feu purifiassent les âmes. Aussi n’y eut-il aucun temple sans eaux et sans feux salutaires.
Les hommes se plongèrent dans le Gange, dans l’Indus, dans l’Euphrate, au renouvellement de la lune et dans les éclipses. Cette immersion expiait les péchés. Si on ne se purifiait pas dans le Nil, c’est que les crocodiles auraient dévoré les pénitents. Mais les prêtres, qui se purifiaient pour le peuple, se plongeaient dans de larges cuves, et y baignaient les criminels qui venaient demander pardon aux dieux.
Les Grecs, dans tous leurs temples, eurent des bains sacrés, comme des feux sacrés, symboles universels, chez tous les hommes, de la pureté des âmes. Enfin les superstitions paraissent établies chez toutes les nations, excepté chez les lettrés de la Chine.
Entendez-vous par sauvages des rustres vivant dans des cabanes avec leurs femelles et quelques animaux, exposés sans