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AVERTISSEMENT.

L’Académie française ne donna point de prix ; on le réserva pour augmenter la valeur de celui de l’année suivante, et dont le sujet était l’éloge de Voltaire.

Il parut, après la mort de Voltaire, une brochure intitulée Commencement du seizième chant de l’Iliade, sujet proposé par l’Académie française pour le prix de poésie de l’année 1778, traduit par M. le marquis de Villette, Paris, Demonville, 1778, in-8o de 23 pages, contenant la traduction littérale et la traduction libre qui sont ci-après.

Après avoir fait l’envoi à l’Académie sous son nom, le marquis de Villette ne pouvait pas en mettre un autre à l’ouvrage qui n’avait pas eu le prix ; et après cette première édition de 1778, il était difficile de ne pas comprendre ces morceaux dans les éditions qu’il donna de ses Œuvres. Mais, quoique faisant partie des Œuvres du marquis de Villette, la Traduction littérale et la Traduction libre sont de Voltaire. Cela est prouvé, pour la Traduction libre, par le témoignage de Wagnière et de Laharpe, et il y a une grande apparence que la Traduction littérale est également de Voltaire. La Traduction libre est dans les Œuvres depuis 1823 ; la Traduction littérale y a été admise par Bouchot, en 1833.

Plus d’une mésaventure avait pu démontrer à Voltaire les inconvénients de l’incognito et du masque. On se rappelle notamment que le Baron d’Otrante, opéra-comique présenté aux comédiens italiens comme l’ouvrage d’un jeune homme de province, fut refusé par eux, (Voyez tome V du Théâtre, p. 574.) L’anecdote du concours académique de 1778 prouve que Voltaire, jusqu’au dernier moment, fut incorrigible.

L. M.