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VERS ANGLAIS.

I. - TO MILADY HERVEY.

(1727)

Laura, would you know the passion
You have kindled in my breast ?
Trifling is the inclination
That by words can be express’d.
In my silence see the lover ;
True love is bv silence known :

1. Quand je communiquai ces vers en 1819, je croyais, d’après M. Honnct, auteur de la Poélique anglaise, que Voltaire les avait adressés à lady Hervey; mais M. de Chàteauneuf assure, dans les Divorces anglais , ouvrage publié en 1821, que Voltaire composa ce madrigal pour Laura Harley, femme d’un marchand qui se connaissait niieu\ en chiffres qu’en mots alignés, et qui, fort chatouilleux sur l’article de l’honneur marital, le fit figurer dans le procès-verbal dressé contre deux autres séducteurs de sa femme. (B.)

M. G. Desnoiresterres ne croit pas à cette Laura Harley ; il maintient que ces vers furent adressés à lady Hervey, femme de lord Hervey, grand seigneur bel esprit, dont Voltaire a traduit quelques vers dans ses Lettres anglaises ou Lettres philosophiques, lettre XX. « Chàteauneuf, dit-il % n’eut-il pas dû juger fort utile de citer « le vieux recueil » où cette petite historiette (du marchand de Londres) se trouve mentionnée? » Lord Hervey, s’il eut connaissance de ces vers galants, n’en prit pas ombrage. Ses relations avec Voltaire restèrent amicales. Voltaire en 1733 lui recommande ïhieriot. En 1740, il lui écrit une longue lettre dans laquelle il dit notamment : « Je vous réponds bien que, si certain procès est gagné, vous verrez arriver à Londres une petite compagnie choisie de newtoniens à qui le pouvoir de votre attraction et celui de milady Hervey feront passer la mer. »

" Jeunesse de Vollaire, page 387.