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Ainsi Pandore occupa ses beaux ans,
Puis s’ennuya sans en savoir la cause.
Quand une femme aima dans son printemps,
Elle ne peut jamais faire autre chose ;
Mais, pour les dieux, ils n’aiment pas longtemps.
Elle avait eu pour eux des complaisances :
Ils la quittaient ; elle vit dans les champs
Un gros satyre, et lui fit les avances.
Nous sommes nés de tous ces passe-temps ;
C’est des humains l’origine première :
Voilà pourquoi nos esprits, nos talents,
Nos passions, nos emplois, tout diffère.
L’un eut Vulcain, l’autre, Mars pour son père,
L’autre, un satyre ; et bien peu d’entre nous
Sont descendus du dieu de la lumière.
De nos parents nous tenons tous nos goûts.
Mais le métier de la belle Pandore,
Quoique peu rare, est encor le plus doux ;
Et c’est celui que tout Paris honore.[1]

  1. C’est ici que finissaient les Contes de Guillaume Vadé : ceux qui suivent leur sont de beaucoup postérieurs.