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558 POÉSIES MÊLÉES.

Et déjà de Leipsick' tu ras briser les portes. Malheureux ! sous tes pas tu creuses des tombeaux. Tu viens de provoquer deux terribles rivaux. Le fer est aiguisé, la flamme est toute prête, Et la foudre en éclats va tomber sur ta tête. Tu vécus trop d'un jour, monarque infortuné 1 Tu perds en un instant ta fortune et ta gloire ; Tu n'es plus ce héros, ce sage couronné, Entouré des beaux-arts, suivi de la victoire! Je ne vois plus en toi qu'un guerrier effréné. Qui, la flamme à la main, se frayant un passage. Désole les cités, les pille, les ravage, Foule les droits sacrés des peuples et des rois, Offense la nature, et fait taire les lois.

��2213. - A MADxVME LA MARQUISE DE CHAUVELrN.

DONT l'Époux avait chanté les sept péchés mortels '. (1758)

Les sept péchés que mortels on appelle Furent chantés par monsieur votre époux : Pour l'un des sept nous partageons son zèle. Et pour vous plaire on les commettrait tous. C'est grand' pitié que vos vertus défendent Le plus chéri, le plus digne de vous. Lorsque vos yeux malgré vous le demandent.

��1. Le 29 août IT.'jG, un corps de troupes prussiennes s'empara inopinément de Leipsick; ce fut le début de la guerre de Sept ans.

2. Trois petites pièces omises ici précèdent ces vers dans d'autres éditions. On trouvera les vers sur le portrait de dom Calmct dans la lettre à dom Fange, du 20 novembi'e 1757; ceux que Voltaire fit pour le portrait du duc de Rohan sont dans la lettre au baron de Zurlauben, du mois de mars 17,")8; et ceux qui furent adressés à la duchesse d'Orléans sur une énigme inintelligible figurent dans une lettre à Thieriot, du 8 mai 1758.

3. La pièce devers du marquis de Cliauvelin, intitulée les Sept Péchés mortels, se trouve dans \a. Correspondance de Grimm, au 15 mai 1758 (édition Garnier frè- res, tome III, page 512); mais ce ne fut que six semaines plus tard (jue Voltaire put se procurer les vers de Chaurelin ; voyez sa lettre à d'Argental, du 30juin 1758.

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