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POÉSIES MÊLÉES. 333

(En dedans de la ville. )

A ce grand monument, qu'éleva l'abondance, Reconnaissez Nevers, et jugez de la France •.

(En deJans de la porte.)

Dans ces temps fortunés de gloire et de puissance,

Où Louis, répandant les bienfaits et l'effroi,

Triomphait des Anglais aux champs de Fontenoy,

Et faisait avec lui triompher sa clémence ;

Tandis que tous les arts, armés et soutenus,

Embellissaient l'État que sa main sut défendre;

Tandis qu'il renversait les portes de la Flandre

Pour fermer à jamais les portes de Janus,

Les peuples de Nevers, dans ces jours de victoire.

Ont voulu signaler leur bonheur et sa gloire.

Étalez à jamais, augustes monuments,

Le zèle et la vertu de ceux qui vous fondèrent ;

Instruisez l'avenir : soyez vainqueurs du temps,

Ainsi que le grand nom dont leurs mains vous ornèrent.

��Vôî. — A MONSIEUR CLKMENT DE DREUX

(174G)

On voit sans peine, à vos rimes gentilles Dont vous ornez ce salutaire don,

��1. M. L. de Sainte-Marie, dans ses Recherches historiques sur Nevers, 1810, in-S", rapporte les quatre premiers vers de cette pièce, qu'on n'avait pas alors admise dans les OEuvres de Voltaire, et dit qu'elle fut payée cent louis.

2. M""" de Goulet ayant remarque chez la duchesse du Maine que Voltaire aimait beaucoup les lentilles, lui en fit envoyer de sa terre de Goulet près d'Argen- tan. L'envoi était accompagné de ces vers:

Fruit cultivé dans ce lieu solitaire.

Connaissez tout votre bonheur ; Du Châtelot chérit votre saveur, Et vous serez l'aliment de Voltaire. Soyez celui de mon ambition : Les demi-dieux qui vous trouvent si bon

Vont vous mêler à l'ambroisie Dont les nourrit le divin Apollon. Vous n'avez eu jusqu'ici nul renom,

Aucun pouvoir sur le génie: Puissiez-vous en avoir sur l'inclination,

Et de deux cœurs dont mon âme est remplie

M assurer la possession.

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