Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome10.djvu/541

Cette page n’a pas encore été corrigée

POKSIES Ml-LÉES. 531

Ayant la rage et non l'art de médire, Qui ne peut plaire, et peut encor moins nuire ; Pour ses méfaits dans la geôle encagé, A Saint-Lazare après ce fustigé, Chassé, battu *, détesté pour ses crimes. Honni, berné, conspué pour ses rimes, Cocu, content, parlant toujours de soi? Chacun s'écrie : « Eh! c'est le poëte Roy. »

��147. — IMPROMPTU-

SUR LA FONTAINE DE BUDÉE, A YÈHE.

Toujours vive, abondante, et pure. Un doux penchant règle mon cours : Heureux l'ami de la nature Qui voit ainsi couler ses jours!

U8. — A MADAME DE POMPADOUR,

ALOKS MADAME d'ÉTIOLE, QUI VENAIT DE JOUER LA COMÉDIE AUX PETITS APPARTEMENTS.

Ainsi donc vous réunissez Tous les arts, tous les goûts, tous les talents de plaire :

Pompadour, vous embellissez

La cour, le Parnasse, et Cythère, Charme de tous les cœurs, trésor d'un seul mortel,

Qu'un sort si beau soit éternel! Que vos jours précieux soient marqués par des fêtes! Que la paix dans nos champs revienne avec Louis!

Soyez tous deux sans ennemis,

Et tous deux gardez vos conquêtes.

��1. Moncrif est un de ceux qui se firent justice, avec le bâton, des épigran:mcs de Roy. M. Michaud jeune va même jusqu'à dire {Biographie universelle) que le comte de Clermont, reçu à l'Académie française en 1754, ayant été l'objet à cette occasion des sarcasmes poétiques de Roj', celui-ci fut si maltraité par les gcns^du prince qu'i7 expira peu de jours après. Mais Roy n'est mort que le 23 octobre 1764, de sorte que cette anecdote n'est guère qu'à moitié vraie. (Cl.)

2. J'ai trouve cette pièce dans une note des Fragments épiques , par B. de Malpière, 1829, page 229. C'est sans aucune donnée sur sa date que je, la place ici. (B.)

�� �