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POÉSIES MÊLÉES. 501

72. — A MADEMOISELLE DE GUISEï,

DANS I.R TEMl'S (,1 V ' K [, I. K DEVAIT É P V S K R M. I.K DUC DE R I C H E I, I i: l'.

(173 4)

Guise, des plus l)oaux dons avantage céleste, Vous dont la vertu simple, et la gaîté modeste Rend notre sexe amant, et le vôtre jaloux; Vous qui ferez le bonheur d'un époux

Et les désirs de tout le reste,

Quoi! dans un recoin de Monjeu,

Vos doux appas auront la gloire

De finir l'amoureuse histoire

De ce volage liichclieu! Ne vous aimez pas trop, c'est moi qui vous en prie; C'est le plus sûr moyen de vous aimer toujours: Il vaut mieux être amis tout le temps de sa vie

Que d'être amants pour quelques jours.

73. — A MONSIEUR DE CORLON,

Vl! ÉTAIT AVEC l' AUTEUR A MONJEU, CHEZ M. LE DUC DE GUISK, A LOI! S MALADE.

(1734)

Je sais ce que je dois, et n'en fais jamais rien :

Au lieu d'aller tàter le pouls de Son Altesse,

J'abandonne son lit sans dormir dans le mien ;

Je renonce aux dîners, au piquet, à la messe,

Très-mauvais courtisan, bien plus mauvais chrétien.

Libertin dans l'esprit, et rempli de paresse.

Ah, monsieur de Corlon! que vous êtes heureux!

Plus libertin que moi sans être paresseux,

On vous trouve à toute heure, et vous savez tout faire.

De grâce, enseignez-moi ce secret précieux

De vous lever matin, de dîner, et de plaire.

��1. Ces vers furent composes au mois d'avril 1734, quelques jours avant le mariage d'Élisabeth-Sophie de Lorraine avec le duc de Richelieu.

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