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POÉSIES MÊLÉES. 481

Pauvre petit Colin, Chantez un air l)adin. Quelque Mélophilète, Quelque nymphe à lunette

^ ous applaudira ;

Mais à l'Opéra

L'on vous sifflera.

��30. — IMPROMPTU

A MADAME LA DUCHESSE UE LUXEMBOURG,

QUI DEVAIT SOITER AVEC M. I.E DUC DE RICHELIEU.

In dindon tout à Tail, un seigneur tout à Tambre,

A souper vous sont destinés : On doit, quand Richelieu paraît dans une chambre, JJien défendre son cœur, et bien boucher son nez.

31. — LES DEUX AMOURS.

A MADAME LA MARQUISE DE RUPELMONDEl

Certain enfant- qu'avec crainte on caresse,

Et qu'on connaît à son malin souris.

Court en tous lieux, précédé par les Ris,

Mais trop souvent suivi de la Tristesse ; Dans les cœurs des humains il entre avec souplesse, Habite avec fierté, s'envole avec mépris. Il est un autre Amour, fils craintif de l'Estime, Soumis dans ses chagrins, constant dans ses désirs, Que la vertu soutient, que la candeur anime. Qui résiste aux rigueurs, et croît par les plaisirs,

1. Cette pièce a souvent été imprimée avec l'adresse A madame la marquise du Cluitelet. Un manuscrit, corrigé do la main de Voltaire, et qu'a vu M. Clo- genson, porte le nom de M""= de Rupelmonde. Imprimée dans le Mercure de juin 1725, page 1288, et répétée dans le volume de janvier J733, cette pièce ne peut avoir été faite pour M"* du Chàtelet, que Voltaire ne connut que dans le courant de cette dei-nière année, ainsi que le remarque M. Clogenson, qui pense que cette pièce peut être de 1722 à 1724. (B.) l

2. Variante:

Certain amour.

10. — Poésies mêlées. 31

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