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POÉSIES .MELEES. 479

��26. — A MAD.\ME DE * ' =

��Si ton amour n'est qu'une fantaisie, Qu'un faible £^oût qui doit passer un jour Si tu m'as pris pour me quitter, Sylvie, Cruelle, hélas! que je hais ton amour! Ton changement me coûtera la vie. Viens dans mes bras te livrer sans retour ; Que tes baisers dissipent mes alarmes ; Que la fureur de tes embrassements Ajoute encore à mes emportenients ; Que ton amour soit égal à tes charmes.

��27. — A MONSIEUR LOUIS RACINE^.

(17 22)

Cher Racine, j'ai lu dans tes vers didactiques De ton Jansénius les leçons fanatiques. Quelquefois je t'admire, et ne te crois en rien. Si ton style me plaît, ton Dieu n'est pas le mien : Tu m'en fais un tyran ; je veux qu'il soit un père; Ton hommage est forcé, mon culte est volontaire; Mieux que toi de son sang je reconnais le prix : Tu le sers en esclave, et je l'adore en fils. Crois-moi, n'aflecte plus une inutile audace : Il faut comprendre Dieu pour comprendre sa grâce. Soumettons nos esprits, présentons-lui nos cœurs. Et soyons des chrétiens, et non pas des docteurs.

��\. Ce dizain, que j'ai extrait d'un manuscrit fait sous les yeux de Voltaire, est aussi dans les Pièces inédites du même auteur, publiées en 1820. (Cl.)

2. Ces vers furent sans doute composes vers lu fin de 1722, année où parut la première édition du poëme de la Grâce. Ils furent imprimés en 1724, à la fin d'une édition clandestine de la Henriade, publiée par l'abbé Dcsfontaincs, sous le titre de la Ligue.

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