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Si Linus[1] fit la musique,
Les vers sont d’Anacréon.
L’Anacréon de la Grèce
Vaut-il celui de Paris ?
Il chanta la double ivresse[2]
De Silène et de Cypris ;
Mais fit-il avec sagesse
L’histoire de son pays ?
Après des travaux austères,
Dans vos doux délassements
Vous célébrez les chimères.
Elles sont de tous les temps :
Elles nous sont nécessaires.
Nous sommes de vieux enfants ;
Nos erreurs sont nos lisières,
Et les vanités légères
Nous bercent en cheveux blancs.
ÉPÎTRE XCI.
À DAPHNÉ,
CÉLÈBRE ACTRICE[3].
(Traduite de l’anglais.)
1er janvier 1761.
Belle Daphné, peintre de la nature,
Vous l’imitez, et vous l’embellissez.
- ↑ Poëte chanteur de l’époque orphique.
- ↑ Beaucoup d’éditions portent :
Il chanta la douce ivresse.
Je n’ai pas hésité à préférer double. Voltaire a, plus tard (voyez épître xcvii, page 390), parlé du
.....triple délire
Des vers, de l’amour et du vin. (B.) - ↑ Cette pièce est souvent citée par Voltaire sous le titre de Pantaodai. La première édition est en effet intitulée Pantaodai, étrennes à Mlle Clairon, par