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LES CABALES'

(1772)

��« Barbouilleurs de papier, d'où viennent tant d'intrigues, Tant de petits partis, de cabales, de brigues? S'agit-il d'un emploi de fermier général. Ou du large chapeau qui coiffe un cardinal ? Étes-vous au conclave? aspirez-vous au trône - Où l'on dit qu'autrefois monta Simon Barjone? €à, que prétendez-vous? — De la gloire. — Ah, gredin! Sais-tu bien que cent rois la briguèrent en vain ? Sais-tu ce qu'il coûta de périls et de peines Aux Condés, aux SuUys, aux Colberts, aux Turennes, Pour avoir une place au haut du mont sacré, De sultan Moustapha ^ pour jamais ignoré? Je ne m'attendais pas qu'un crapaud du Parnasse Eût pu, dans son bourbier, s'enfler de tant d'audace.

— Monsieur, écoutez-moi : j'arrive de Dijon, Et je n'ai ni logis, ni crédit, ni renom. J'ai fait de méchants vers, et vous pouvez bien croire Que je n'ai pas le front de prétendre à la gloire ;

��i. Les Cabales suivirent de près les Systèmes, si elles ne les précédèrent pas. Voltaire parle des Cabales dans une lettre à Richelieu, du 25 mai 1772. Dans celle à Marmontel, du 23 octobre, il dit ce qui le détermina à les composer. La première édition était intitulée les Cabales, œuvre pacifique, in-S" de 8 pages, et commen- çait ainsi :

Camarade crotté, d'où viennent tant d'intrigues, etc. (B.)

2, Ce trône est très-respectable. Il est sans doute l'objet d'une louable émulation. Simon, fils de Jones, nomme Céplias ou Pierre, est un très-grand saint; mais il n'eut point de trône. Celui au nom duquel il parlait avait défendu expressément à tous ses envoyés de prendre même le nom de docleur, de maître, et avait déclaré* que qui voudrait être le premier serait le dernier. Les choses sont changées ; et dans la suite des temps le trône devint la récompense de l'humilité passée. {Note de M.de Morza, 1772.)

3, Mustapha III, né en 1716, sultan en 17.j7, mort le 21 janvier 1774. Le por- trait qu'en fait Catherine, dans sa lettre du 23 décembre 1770, n'est pas flatté. (B.)

10. — Satires. 12

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