portes du palais ; mais les huissiers ne voulurent les laisser entrer qu’à condition qu’ils partageraient avec eux. Le bonhomme Cardero se présenta le premier au monarque, se jeta à ses pieds, et lui dit : « Grand roi, je supplie Votre Altesse royale de faire donner à chacun de nous cent coups d’étrivières. — Voilà une plaisante demande, dit le roi ; pourquoi me faites-vous cette prière ? — c’est, dit Cardero, que vos gens veulent absolument avoir la moitié de ce que vous nous donnerez. » Le roi rit beaucoup, et fit un présent considérable à Cardero. De là vint le proverbe qu’il vaut mieux avoir affaire à Dieu qu’à ses saints. »
C’est avec ces sentiments que passa de cette vie à l’autre mon cher Jérôme Carré, dont je joins ici quelques opuscules[1] à ceux de Guillaume : et je me flatte que messieurs les Parisiens, pour qui Vadé et Carré ont toujours travaillé, me pardonneront ma préface.
- ↑ Dans le volume publié en 1764, sous le titre de Contes de Guillaume Vadé, on trouve d’autres opuscules, soit en vers, soit en prose ; parmi ces derniers en est un intitulé du Théâtre anglais, par Jérôme Carré, qui, sauf quelques corrections et transpositions, n’est autre que l’Appel à toutes tes nations de l’Europe des jugements d’un écrivain anglais. (B.)