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��LE MARSEILLOIS ET LE LION.
��A VOUS y bien servir mes vœux sont résolus ;
Je vous ferai garnir votre charnier auguste
De deux bons moutons gras, valant vingt francs au juste.
Pendant deux mois entiers ils vous seront portés,
Par vos correspondants chaque jour présentés;
Et mon valet, chez vous, restera pour otage.
— Ce pacte, dit le roi, me plaît bien davantage Que celui dont tantôt tu m'avais étourdi. Viens signer le traité ; suis-moi chez le cadi ; Donne des cautions : sois sûr, si tu m'abuses, Que je n'admettrai point tes mauvaises excuses ; Et que sans raisonner tu seras étranglé, Selon le droit divin dont tu m'as tant parlé. »
Le marché fut signé; tous les deux l'observèrent. D'autant qu'en le gardant tous les deux y gagnèrent. Ainsi dans tous les temps nosseigneurs les lions Ont conclu leurs traités aux dépens des moutons.
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