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DE VOLTATRE.

M. Baltard nous ayant dit que, d’après les intentions de monsieur le directeur des travaux publics, ces deux sarcophages ont été, il y a peu de jours, retirés des caveaux où ils pourrissaient, et transférés au lieu où ils sont actuellement, et qui est celui où ils étaient antérieurement à 1821.

Nous avons procédé à leur examen, et avons constaté ce qui suit :

Le cercueil renfermant les cendres de Rousseau est en plomb, parfaitement soudé, si ce n’est au centre de l’arête supérieure, du côté du nord, une légère crevasse qui provient évidemment d’une rupture faite dans le transport, et ne présente aucune effraction.

Sur la plaque supérieure est gravée en creux l’inscription suivante :

Hic jacent ossa Joannis-Jacobi Rousseau,
anno 1778.

Ledit cercueil est enclavé dans un sarcophage en bois peint et sculpté, mais dans un tel état de dégradation que la moitié du couvercle est tombée en morceaux lors du transport ; l’autre moitié, qui fait face au midi, est dans le plus grand état de délabrement, ainsi que tout le reste de ce monument, aujourd’hui couvert d’une mousse moisie, produite par l’humidité excessive et perpétuelle du caveau dans lequel il est resté si longtemps.

Sur chacun des deux grands côtés du parallélogramme on aperçoit encore quelques traces de cette inscription :

Ici repose l’homme
de la nature et de la vérité.

Le cercueil renfermant les cendres de Voltaire est extérieurement en bois de chêne, parfaitement intact ; deux bandes de scellés que M. Boucault déclare y avoir été apposées en 1821 existent encore, ainsi que les cachets ; seulement la bande placée du côté du midi est légèrement endommagée, mais sans qu’il y ait aucune trace d’effraction.

Le sarcophage, également en bois, est aussi très-dégradé, mais beaucoup moins cependant que celui de Rousseau, parce qu’il était déposé dans un caveau au midi, où les infiltrations sont moins abondantes, et l’humidité moins permanente.

Le couvercle est surmonté d’une boule et d’une lyre ; presque tous les ornements sont brisés, et tombent de vétusté.

On lit encore sur les côtés de ce sarcophage les inscriptions ci-après, savoir :