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HISTOIRE POSTHUME

Nous avons reconnu qu’il existait sur l’arête, au-dessus de l’inscription, trois gerçures à l’endroit de la soudure.

Le sieur Étienne, gardien, nous a dit que cette caisse en plomb renferme les ossements de J.-J. Rousseau. Nous avons donc fait démonter également pièce par pièce le sarcophage de J.-J. Rousseau, et l’avons fait transporter dans le caveau de droite pratiqué dans la salle voûtée où venait d’être déposé celui de Voltaire. Là, nous l’avons fait remonter, et avons fait replacer dans son intérieur, sans qu’elle ait été ouverte, la caisse en plomb renfermant les ossements de J.-J. Rousseau ; et avons de suite fait refermer la porte du sarcophage, dont la clef, qui venait d’être faite par le sieur Meulen, a été remise entre nos mains, pour être jointe à une expédition du présent.

De tout ce que dessus, nous maire et commissaire de police du douzième arrondissement, avons dressé en triple expédition le présent procès-verbal, que nous avons signé avec les susnommés après lecture, et sous l’approbation de ce qui y est contenu, et disons qu’il sera déposé tant au ministère de l’intérieur qu’à la direction des travaux de Paris, et à la douzième mairie.

Fait et clos à Paris, les jour, mois et an que dessus, à trois heures de relevée.

Signé : Delvincourt, H.-N. Marrigue, Baltard,
Boucault, Jay
et Étienne.
Pour copie conforme,
Le conseiller d’État, directeur des bâtiments civils,
Hély d’Oissel.



XXXVI.


PROCÈS-VERBAL
de replacement
DES SARCOPHAGES DE VOLTAIRE ET DE ROUSSEAU.


L’an mil huit cent trente, le quatre septembre, à quatre heures de relevée,

Nous, Dauphin-Louis-Victor Raffeneau, commissaire de police de la ville de Paris, quartier Saint-Jacques, officier de police judiciaire, auxiliaire de monsieur le procureur du roi ;

En exécution des instructions en date du 26 août dernier, par lesquelles monsieur le conseiller d’État, préfet de police, nous charge de nous concerter avec messieurs les délégués de monsieur le directeur des travaux publics de Paris, pour rétablir, conformément aux intentions du ministre de l’intérieur, à la place qu’ils occupaient précédemment dans la nef souterraine du Panthéon, les sarcophages de Voltaire et de Rousseau, qui, en 1821, ont été enlevés et transférés dans les caveaux situés sous le porche de ce monument, nous sommes transportés au Panthéon, où, ayant trouvé M. Baltard, architecte de ce monument, spécialement délégué à cet effet par monsieur le directeur des travaux publics de Paris, nous sommes descendus, accompagnés du sieur Boucault, inspecteur, dans les galeries souterraines, et y avons vu deux sarcophages, l’un contenant le cercueil de Rousseau, placé à la seconde travée de la galerie du nord, et l’autre contenant le cercueil de Voltaire, placé vis-à-vis, à la deuxième travée de la galerie du midi.