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DE VOLTAIRE.
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Demeure convenu encore qu’outre la susdite somme de 27,878 livres 10 sous ladite dame Duvivier payera à mondit sieur René de Brosses celle de douze mille cent-quatre-vingt une livres 40 sous, savoir celle de dix mille trois cent trente-trois livres pour les non-jouissances des revenus de ladite terre de Tournay à compter du 10 mai 1778, jour du décès dudit sieur de Voltaire, jusqu’au 28 mars prochain, et celle de dix sept cent quatre-vingt-huit livres dix sous tant pour la valeur des dix-huit vaches et cinq génisses qui étaient attachées à ladite terre lors du bail à vie de 1758 et qui ont été retirées, que pour la valeur des meubles et effets, linges et ustensiles rapportés dans l’inventaire du 22 février 1759, qui auraient été enlevés par ledit sieur de Voltaire dudit château de Tournay.

Demeure enfin convenu que tous les frais et dépens respectivement faits par les parties tant au bailliage de Gex qu’aux requêtes du Palais à Paris et au parlement de Dijon et de cette ville demeurent compensés entre lesdites parties, sans que de part ni d’autre elles puissent s’en faire aucune répétition, et seront néanmoins ceux de la présente transaction à la charge de ladite dame Duvivier, et par elle supportés sans aucun recours ni répétition.

Au moyen des présentes, l’instance introduite au bailliage de Gex et celle en évocation aux requêtes du Palais à Paris demeurent éteintes et terminées et assoupies.

Fait et passé à Paris, en l’étude, l’an mil sept cent quatre-vingt-un, le 16 janvier, et ont signé la minute des présentes demeurée à Me Dutertre, l’un des notaires soussignés. Signé sur l’expédition scellée lesdits jour et an :

Sauvaige et Dutertre.


XXVIII.


LETTRE DE CH. VILLETTE
À MONSIEUR LE MAIRE DE PARIS.[1]


Les cendres de Voltaire reposent à l’entrée de l’église de l’abbaye de Scellières, district de Nogent-sur-Seine, département de l’Aube. La municipalité de Romilly, dont dépend cette abbaye, désire transporter en sa paroisse les dépouilles mortelles de ce grand homme, et les garder en dépôt jusqu’à ce que la capitale les réclame ; mais elle pense qu’elle ne le doit pas faire sans y être légalement autorisée. M. Favreau, maire de Romilly, s’est présenté au comité de constitution, qui n’a rien répondu à sa requête.

Il est temps enfin que la municipalité de Paris s’occupe de cette translation, qui paraît former aujourd’hui le vœu général. Il est temps enfin qu’elle remplisse un devoir sacré envers le génie universel qui a le plus honoré la France, et Paris, où il est né.

M. Bailly, comme chef de la commune, est particulièrement invité à prendre en considération cette demande. À son refus, un grand nombre de bons citoyens se proposent de se rendre processionnellement à Scellières, et de rendre, en leur particulier, aux mânes de Voltaire, un hommage qu’il avait droit d’attendre du corps municipal, au nom de la nation.

  1. Chronique de Paris, du 15 mars 1791.