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DOCUMENTS BIOGRAPHIQUES.

-maçon avant même que d’en recevoir le caractère, et vous en avez rempli les devoirs avant que d’en avoir contracté l’obligation entre nos mains. L’équerre, que nous portons comme symbole de la rectitude de nos actions ; le tablier, qui représente la vie laborieuse et l’activité utile ; les gants blancs, qui expriment la candeur, l’innocence et la pureté de nos actions ; la truelle, qui sert à cacher les défauts de nos FF∴, tout se rapporte à la bienfaisance et à l’amour de l’humanité, et par conséquent n’exprime que les qualités qui vous distinguent ; nous ne pouvions y joindre, en vous recevant parmi nous, que le tribut de notre admiration et de notre reconnaissance. »

Les FF∴ de La Dixmerie, Garnier, Grouvelle, Échard, etc., ont demandé la parole, et ont lu des pièces de vers qu’il serait trop long de rapporter ici.

Le F∴ nouvellement reçu a témoigné à la respectable loge qu’il n’avait jamais rien éprouvé qui fût plus capable de lui inspirer les sentiments de l’amour-propre, et qu’il n’avait jamais senti plus vivement celui de la reconnaissance. Le F∴ Court de Gébelin a présenté à la loge un nouveau volume de son grand ouvrage, intitulé le Monde primitif, et l’on y a lu une partie de ce qui concerne les anciens mystères d’Éleusis, objet très-analogue aux mystères de l’art royal.

Pendant le cours de ces lectures, le F∴ Monnet, peintre du roi, a dessiné le portrait du F∴ de Voltaire, qui s’est trouvé plus ressemblant qu’aucun de ceux qui ont été gravés, et que toute la loge a vu avec une extrême satisfaction.

Après que les diverses lectures ont été terminées, les FF∴ se sont transportés dans la salle du banquet, tandis que l’orchestre exécutait la suite de la symphonie dont nous avons parlé. On a porté les premières santés. Le C∴ F∴ de Voltaire, à qui son état ne permettait pas d’assister à tout le reste de la cérémonie, a demandé la permission de se retirer. Il a été reconduit par un grand nombre de FF∴ et ensuite par une multitude de profanes, au bruit des acclamations dont la ville retentit toutes les fois qu’il paraît en public.