Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome1.djvu/386

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
312
DOCUMENTS BIOGRAPHIQUES.


XXXV.


MARAIS AU PRÉSIDENT BOUHIER[1].

13 juillet 1736.

... L’affaire ridicule de Voltaire est finie ; Jore était un fripon qui était plus que payé de son impression. On lui a fait rendre les lettres qui eussent pu faire du mal, et Voltaire a donné par aumône une cinquantaine de pistoles aux filles du Bon Pasteur. C’est un accommodement de M. Hérault, moyennant lequel la guerre est cessée, et Voltaire rentré en quelque sorte en grâce avec le ministère, mais non pas avec les gens qui ont de la raison et du bon sens. J’apprends que Rousseau vient de faire paraître une satire contre lui, qui est arrivée secrètement à Paris et qui sera bientôt rendue publique.



XXXVI.


RAPPORT

FAIT À L’ACADÉMIE DES SCIENCES PAR M. PITOT ET CLAIRAUT, LE 26 AVRIL 1741

SUR LE MÉMOIRE DE M. DE VOLTAIRE
TOUCHANT LES FORCES VIVES.

Nous avons examiné, par ordre de l’Académie, un mémoire de M. de Voltaire, intitulé Doutes sur la mesure des forces motrices et sur leur nature. Ce mémoire contient deux parties : la première est une exposition abrégée des principales raisons qui ont été données pour prouver que les forces des corps en mouvement sont comme leurs quantités de mouvement, c’est-à-dire comme les masses multipliées par leurs simples vitesses, et non par les carrés, ainsi que le prétendent ceux qui reçoivent la théorie des forces vives. Les raisons que M. de Voltaire rapporte ne sont pas avancées comme des démonstrations ; ce sont simplement des doutes qu’il propose, mais les doutes d’un homme éclairé, qui ressemblent beaucoup à une décision.

Nous n’entrerons point dans l’examen de cette première partie, parce que

  1. Archives de la Bastille, tome XII, page 188.