Je vous adresse avec plaisir la permission que le roi vous a accordée de venir et rester huit jours à Paris[2].
Pluton, ayant fait choix d’une jeune pucelle,
Et voulant donner à sa belle
Une marque de son amour,
Commanda qu’une fête et superbe et galante
Réparât les horreurs de son triste séjour.
Pour satisfaire son attente,
Il fait assembler à sa cour
Tous ceux dont le bon goût et la délicatesse
Pouvaient contribuer au spectacle pompeux
Qu’il préparait à sa maîtresse.
Parmi tous ces hommes fameux,
Il choisit ceux dont le génie
S’était signalé dans tous lieux
Par la plus noble poésie.
Chacun à réussir travailla de son mieux.
Pour remporter le prix, et Corneille et Racine
Unirent leur veine divine :
Chaque auteur en vain disputa.
Et voulut gagner le suffrage
- ↑ Archives de la Bastille, tome XII, page 92.
- ↑ Une permission de venir à Paris pour vingt-quatre heures est datée du 19 mai 1718. — Permission d’y rester encore pendant un mois, du 8 août 1718. Liberté complète au 31 mai 1719.
- ↑ Un hommage rendu par un prince du sang à un jeune homme que son état éloignait de lui, et que la gloire n’en rapprochait pas encore, nous a paru mériter d’être conservé. (K.)