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PRÉFACE GÉNÉRALE

Il existe de cette édition de Bâle des exemplaires portant l’adresse de Gotha. En examinant plusieurs volumes, je me suis convaincu qu’il n’y avait de différence que dans le frontispice ; et je n’ai pas dû compter pour deux une seule édition.


XXXII. Il en est de même d’une édition en cent volumes in-12, commencée à Lyon, en 1791, par le libraire La Mollière, et dont des exemplaires portent l’adresse de Bâle ; d’autres, celle de Deux-Ponts ; d’autres enfin, celle de Hambourg.


XXXIII. L’édition de Kehl était à peine terminée que Palissot annonça qu’il allait en donner une. C’était un bon moyen de publication qu’une dédicace à l’Assemblée nationale. Palissot fit hommage de la dédicace dans la séance du 24 septembre 1789, et des remerciements lui furent votés. Mais dans la séance du lendemain 25, sur la réclamation d’un membre du clergé, et après une discussion dans laquelle le duc de Lévis ne flatta point Palissot, l’Assemblée nationale décida qu’elle n’accepterait aucune dédicace.

Un prospectus, distribué en 1792, ne parlait que de quarante volumes ; mais, dans la séance de la Convention du 23 prairial an II (11 juin 1794), en faisant hommage des vingt premiers volumes, il était question de deux autres livraisons, chacune de vingt volumes. Cependant elle n’en a que cinquante-cinq ; les derniers sont de 1802.

Ce n’est point une édition complète. Il est beaucoup de pamphlets de Voltaire que Palissot n’y a pas compris. Il a aussi supprimé beaucoup de lettres dans la Correspondance. Il faut le louer d’avoir eu ce courage, et aussi d’avoir ajouté quelques lettres que lui avait adressées Voltaire, avec les réponses.

Mais il était dominé par la pensée de discréditer les éditions de Kehl. Il ne manque aucune occasion de leur faire des reproches violents : il relève leurs fautes avec aigreur, et se vante hautement de donner seul le vrai texte, qu’il a pris lui-même dans l’errata des éditions de Kehl. Car il ne faut pas croire que Palissot se soit avisé de faire beaucoup de recherches ; et, faute d’en avoir fait un peu, le désir de trouver en défaut les éditeurs de Kehl l’entraîne beaucoup trop loin.

Les éditeurs de Kehl, en refondant d’autres écrits dans le Dictionnaire philosophique, avaient porté à sept le nombre des volumes de cet ouvrage. On peut blâmer cette disposition ; mais Palissot reproche aux éditeurs de Kehl d’avoir mis, par cet ouvragf, Voltaire dans la classe des lexicographes ; comme si Voltaire ne s’y était pas mis lui-même en publiant, en 1764, le petit volume intitulé Dictionnaire philosophique, dont il est parlé dans des lettres de Voltaire faisant partie de l’édition de Palissot.