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XVI
PRÉFACE GÉNÉRALE

toute débitée en trois semaines, dit Voltaire[1]. Il fallait cependant qu’il restât en magasin un nombre assez considérable d’exemplaires de l’Essai sur l’Histoire générale qui en fait partie, puisque, pour des additions que Voltaire avait à faire à l’article Saurin, du Catalogue des écrivains du siècle de Louis XIV, on fit des cartons[2]. Dans ces cartons se trouve une pièce datée de 1757, ce qui obligea de refaire les titres avec la date de 1757. On eut beau recommander aux brocheurs et relieurs la suppression des titres au millésime de 1756, il existe des exemplaires portant cette date, et contenant les pièces de 1757 : j’en possède un.

Parmi les exemplaires qui ont la date de 1737, il en est qui portent aux faux titres seconde édition.

C’est dans cette édition de 1736 que furent imprimés pour la première fois l’Avant-propos que le roi de Prusse avait composé vingt ans avant pour la Henriade, et plusieurs écrits de Voltaire qui n’avaient pas encore vu le jour : un prospectus publié à la fin de 1733 en indique la plupart.

XVIII. Lambert, libraire à Paris, et que je ne sais sur quel fondement on a dit le fils de Voltaire, avait entrepris, en 1734, une édition à laquelle il mit tant de lenteur que Voltaire l’envoya promener[3]. Elle fut pourtant continuée et parut en 1737, en vingt-deux volumes in-12[4].

Je ne sais ce que c’est qu’une édition de Corbi, dont Voltaire parle dans ses lettres à Thieriot, des 18 juillet et 20 auguste 1760.

XIX. Je n’ai pu découvrir à qui l’on doit la Collection complète des Œuvres de M. de Voltaire, Amsterdam, aux dépens de la compagnie, 1764, dix-huit volumes in-12. Les I, III, XVII et XVIII ont chacun deux parties.

Cette édition est bien incorrecte ; mais elle ne laisse pas d’être curieuse. Outre qu’on y a réuni plusieurs écrits relatifs à Voltaire, il y a des ouvrages de Voltaire que je n’ai encore vus que là, tels que la Vie de M. J.-B. Rousseau[5] ; les épîtres au duc d’Aremberg et à Cideville[6], que je croyais inédites quand je les admis le premier dans les poésies de Voltaire.

Je crois cette édition faite à Rouen.

XX. Une fois en relation avec Voltaire, les Cramer, ses voisins, devaient naturellement être ses imprimeurs. C’est de leurs presses, en effet, que sortirent, en 1739, le Ier volume de l’Histoire de Russie sous Pierre le Grand ; en 1761-1763, les huit volumes de la nouvelle édition de l’Essai

  1. Lettre à Thieriot, du 16 juin 1756.
  2. Voyez tome XIV, pages xi et 135.
  3. Lettre à d’Argental, du 15 octobre 1754.
  4. Contenant : tome I, la Henriade ; II-V, Théâtre ; VI, Mélanges de poésies ; VII et VIII, Mélanges de philosophie, de littérature, etc. ; IX, Éléments de la philosophie de Newton ; X, Histoire de Charles XII, et Anecdotes sur Pierre le Grand ; XI et XII, Annales de l’Empire ; enfin il y a dix volumes pour l’Essai sur l’Histoire générale, comprenant le Siècle de Louis XIV. (B.)
  5. Voyez tome XXII, page 327.
  6. Qui sont tome X, pages 223 et 268.