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XIV
PRÉFACE GÉNÉRALE


XI. On voit, par quelques lettres de Voltaire[1], qu’une édition en douze volumes in-8o parut en 1748 ; elle avait été faite en Normandie, à Rouen ou à Dreux.


XII. La même année 1748, furent imprimés à Leipzick, chez Breitkof, pour le compte et avec l’adresse de G.-C. Walther de Dresde, huit volumes in-8o, intitulés Œuvres de M. de Voltaire, nouvelle édition, revue, corrigée et considérablement augmentée par l’auteur, enrichie de figures en taille-douce.

En tête du premier volume est un fort beau portrait de Voltaire, gravé par Balechou, d’après le tableau de Latour, en 1736. Un neuvième volume vit le jour en 1730 ; le dixième, en 1754.

Cette édition est fort belle ; mais, exécutée loin des jeux de l’auteur, elle n’est pas exempte de nombreuses fautes d’impression. Les augmentations fournies par l’auteur sont considérables, et consistent en additions faites aux ouvrages déjà imprimés, ou en ouvrages inédits ; par exemple, la comédie de la Prude. C’est dans cette édition qu’est la version que j’ai suivie pour les vers 3 et 4 de la scène vi de l’acte III[2]. La préface de cette édition est datée de Paris, 1er septembre 1748, et signée H. Dumont et J. Bertaud.

Je présume que l’édition qu’on dit de 1749, et en huit volumes in-8o, avec l’adresse de Dresde, n’est autre que celle dont je viens de parler.


XIII. Il n’est pas permis de révoquer en doute l’existence d’une édition en douze volumes, donnée par Baculard d’Arnaud[3], qui y mit une préface. Voltaire parle de cette préface dans sa lettre à d’Argental, du 14 novembre 1750, et dit que l’édition avait été faite à Rouen. La date imprimée des exemplaires de la préface de d’Arnaud ne permet pas de croire que son édition soit celle de 1748.

Je ne compte pas, au nombre des preuves de l’existence de l’édition de 1750, le témoignage de Mazure, qui, dans sa Vie de Voltaire, page 121, dit que d’Arnaud désavoua une préface qu’il avait composée pour une édition des Œuvres de Voltaire, et qui ajoute : « Sa rétractation fut imprimée dans les feuilles de Fréron. » Il n’y a mot de cela dans les Lettres sur quelques écrits de ce temps, que publiait Fréron en 1749 et années suivantes. Voltaire, dans sa lettre à d’Argental du 14 novembre 1750, dit qu’une lettre de d’Arnaud à Fréron est publique ; mais elle n’était pas imprimée. Je l’ai vainement cherchée dans les feuilles de Fréron ; et la lettre de d’Argental à Voltaire, du 24 novembre 1730, prouve[4] qu’il n’y eut point d’impression de la rétractation, qui eût été un mensonge.

  1. À d’Argental, 10 juin 1748 ; à Clément de Dreux, 11 juin 1748 à d’Argental, 14 novembre 1750.
  2. Voyez tome IV. page 442.
  3. Dans la Bibliothèque annuelle, tome II, page 240, on dit que la préface de l’édition de Dresde, 1748, en huit volumes in-8o, est de d’Arnaud. On a vu de qui cette préface est signée. J’ai sous les yeux deux exemplaires d’une Dissertation historique sur les ouvrages de M. de Voltaire, par M. d’Arnaud, de l’Académie de Berlin, MDCCL, in-12 de xxiv pages, portant à la signature : Volt., tome I : ce qui prouve évidemment qu’elle faisait partie d’une édition des Œuvres de Voltaire. (B.)
  4. Voyez tome XXXVII, pages 202-204.