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DE LA PRÉSENTE ÉDITION.

anecdotes spirituelles, par des dissertations littéraires, par tout ce qu’il y a d’attrayant dans son intelligence si ornée et dans son imagination si brillante.

Le romancier, le conteur en prose vient ensuite, combien vif, spirituel, audacieux, nous n’avons pas besoin de le répéter après tant d’autres. Tous les Romans et Nouvelles sont renfermés dans notre tome XXI. Nous n’avons pas accueilli le « Fragment de nouvelle de M. de V*** trouvé dans ses papiers écrit de sa main », qui a été inséré dans le Recueil de nouvelles pièces fugitives en prose et en vers par M. de Voltaire, Londres, 1741, in-12. On a tenté quelquefois de faire réintégrer ce fragment dans l’œuvre de Voltaire, mais à tort, selon nous, et nous maintenons l’exclusion prononcée par les précédents éditeurs[1].

Du tome XXII au tome XXXI, dans une série de neuf volumes, défilent, rangées suivant l’ordre chronologique, toutes les productions diverses de Voltaire, en dehors des grands ouvrages qu’on vient d’énumérer. L’ordre chronologique donne seul une idée juste des travaux de cette existence extraordinaire, de leur multiplicité et de leur variété. Voltaire est un batailleur qui tient tête à dix adversaires à la fois ; les éclairs de sa plume jaillissent dans tous les sens. Contre celui-ci il défend une thèse scientifique ou littéraire ; contre celui-là il revendique le droit de libre examen ; contre d’autres il prend en main la cause de la tolérance religieuse ou celle de l’humanité. C’est en mettant chaque œuvre à sa date qu’on permet au lecteur de se rendre compte à peu près de la marche suivie par le chef des philosophes, de voir ses prudents détours, ses diversions habiles, de deviner sa tactique et les rapides progrès de la guerre qu’il soutient avec une incroyable passion. L’intérêt de certains morceaux augmente ainsi par juxtaposition et par contraste.

Nous avons introduit dans cette série quelques pièces qui n’y avaient pas encore été admises. Ainsi, dans le tome XXV, le Mémoire pour Olympie et les Observations du comte d’Argental ; dans le tome XXVI, la Lettre au docteur Jean-Jacques Pansophe, reléguée jusque là dans les suppléments aux œuvres de J.-J. Rousseau ; dans le tome XXIX, les Remarques de Voltaire en marge d’un livre anonyme du Père Daniel, intitulé Observations critiques de l’Histoire de France de Mézerai. Mais les plus importantes additions que notre édition présente sur les éditions précédentes se trouvent réunies dans l’appendice du tome XXXII.

Les Commentaires sur Corneille viennent à la fin des Mélanges, occupant une partie des tomes XXXI et XXXII. La dernière moitié du tome XXXII contient ce supplément ou Appendice dont nous venons de parler. Il est divisé en deux parties : Supplément aux Poésies et Supplément aux Œuvres en prose.

Le Supplément aux Poésies contient principalement les pièces imprimées

en 1820 dans un volume intitulé Pièces inédites de Voltaire pour faire suite aux différentes éditions publiées jusqu’à ce jour, et qui provenaient
  1. Voyez tome XXXVI, Correspondance, lettre 1513 in fine, et note.