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84 VARIANTES DE ZULÎME.

  • Quoi ! c*e8t ainsi que J*aime, et c’est moi qu’on trahit !

Ma voix n*a plas d’accents, tout mon cœur se flétrit. Je veux marcher en vain, mes genoux s’affaiblissent ; Sur moi d’un dieu vengeur les coups s’appesantissent. Je meurs.

SÉRAME.

On vient à nous.

SCÈNE VII.

ZULIME, ALIDE.

KOLIHE.

Ciel ! qu’est-ce que je voîî Ramire est-il vivant ? dissipez mon effroi.

ALIDE.

J’y viens mettre le comble, ainsi qu’à nos misères ; Toutes deux en ces lieux nous sommes prisonnières. Ramire est dans les fers.

ZOLIHB.

Lui !

ALIDE.

Tout couvert de coups, Et baigné dans son sang, qu’il prodiguait pour vous ; Pressé de tous côtés, et las de se défendre, A ses cruels vainqueurs il a fallu se rendre. Plus mourant que lui, J’ignore encor son sort, Hélas ! et je ne sais s’il vit ou s’il est mort

ZULIME.

  • S’il est mort, je sais trop le parti qu’il faut prendre.

ALIDE.

S’il est encor vivant, vous pourriez le défendre.

  • Il n’eut jamais que vous et le ciel pour appui.
  • EhI n’est-ce pas à vous d’avoir pitié de lui ?
  • Quelques amis encor, échappés au carnage,

Sont avec vos soldats sur ce sanglant rivage.

"Vous êtes mal gardée, on peut les réunir.

ZULIME.

Pouvez-vous bien douter que J’ose le servir ?

ALIDE.

Madame, en me parlant quel front triste et sévèro Avec tant de pitié marque tant de colère ? Vous aviez condamné vos Jalouses erreurs.

  • Eh ! qui peut contre moi vous irriter ?

ZULIME.

Vos pleurs,

  • Votre attendrissement, votre excès de courage,
  • Votre crainte pour lui, vos yeux, votre langage,
  • Vos charmes, mes malheurs, et mes transports Jaloux ;
  • Tout m’irrite, cruelle, et m’arme contre vous,
  • Vous avez mérité que Ramire vous aime ;
  • Vous me forcez enfin d’immoler pour vou »-même