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ACTE III, SCÈNE VI.

VARIANTES DE ZULIME. 83

Sauvé par elle seule, il combat à ses yeux,

Et peut-être à dos mains ils échappent tous deux.

IV LIME.

Il vit : il doit le Jour à d*autres qu’à moi-même ! Sérame, une autre main conserve ce que j*aime ! Et c’est Alide ! Ah, dieux ! NMmporte, il voit le jour ; Et du moins ma rivale a servi mon amour. Qu^elle est heureuse, ciel ! elle marche à sa suite : Elle va partager son trépas ou sa fuite.

(Â Mohadir.) Je ne le puis souffrir : va, cours les arrêter Au pied de ce vaisseau qui devait nous porter. Mohadir, prends encor pitié de ma faiblesse ; Si Jamais tu m’aimas, et si le péril presse. Cours aux pieds de mon père, et ne perds point de temps ; Mesure tous tes soins à mes égarements : Réveille sa tendresse, autrefois prodiguée. Que dans son cœur blessé mon crime a fatiguée : Je ne veux que le voir, Je ne veux que mourir.

HOHADIB.

Je doute que son cœur puisse encor s’attendrir ; Je vous obéirai*

ZDLIHE.

Si ma douleur te touche. Fais retirer de moi cette troupe farouche. Épargne à mes douleurs leur aspect odieux ; Qu’ils me gardent du moins sans offenser mes yeux.

MOBADIR.

Gardes, éloignez-vous.

SCÈNE VI.

ZULIME, SÉRAME.

XULIME.

Enfin à la lumière L’indigne trahison se montre tout entière.

SÉRAME.

Remerciez le ciel qui vous ouvre les yeux ; Il veut vous délivrer d’un amant odieux. Qui trouble votre vie et qui la déshonore. Qui vous perd, qui vous fuit, qui vous hait...

ZULIME.

Je Tadoro.

Telle est, dans les replis de mon cœur déchiré,

La force du poison dont il est pénétré

  • Que si, pour couronner sa làclie perfidie,

’ Ramirc en me quittant eût demandé ma vie ;

  • S’il m’eût aux pieds d’Alide immolée en fuyant,
  • S’il eût insulté même à mon dernier moment,
  • Je reu*^se aimé toujours, et mes mains défaillantes
  • Auraient cherché ses mains de mon sau^ dégouttant es.