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ACTE III, SCÈNE VI.

VARIANTES DE ZULIME. 84

Au nom da tendre amour qui nous unit tous deux... Tout est prêt...

RAMIBB.

Oubliez cet amour malheureux. Ccn est fait...

SCÈNE IV.

ZULIME, SÉRAME.

ZULIME.

Il me fuit, et le jour m’abandonne

SÉRAME.

Dans ce péril qui presse et qui vous environne, Suivez rheurcux conseil que Ramire a donné ; Chassez de votre cœur ce trait empoisonné. Croyez-moi, Jetez-vous entre les bras d*un père : A son cœur éperdu sa fille est toujours chère. Cet amour malheureux, dont il aura pitié, N*égale point Tardeur de sa tendre amitié. Votre faiblesse enfin, de vos remords suivie, Lui rendrait à la fois et la gloire et la vie.

ZOLIMB.

Je le sais, Je Tavoue, il avait mérité

Et plus d’obéissance, et moins de cruauté.

Je vois toute ma faute et mon ignominie.

11 ne sait point, hélas ! combien Je suis punie.

  • Mon ch&timent, Sérame, est dans mes attentats :
  • Je fus dénaturée, et j’ai fait des ingrats !

Ramire ingrat ! Ramire I Au moment où mon fune Eût pensé que mes feux n’égalaient point sa flamme ; Quand ses yeux^ d’un regard apaisant mes douleurs. Ont arrosé mes mains des trésors de ses pleurs,

Il méditait, le l&che, un complot si perfide ! Il préparait ma mort, il adorait Alide ! Oubliez-moi, dit-il. » Cœur farouche et sans foi, Mon cœur, malgré ton ordre, est encor plein de toi ! Je ne t’oublierai point ; ma rivale adorée. Par mes mourantes mains devant toi déchirée, Fera voir que du moins Je n’oublierai Jamais, Infidèle Ramire, à quel point Je t’aimais.

SiRAME.

Mais Alide en effet est-elle sa complice ?

Ne la traitez-vous pas avec trop d’injustice

Son cœur tranquille et simple, à vous plaire occupé,

Vous fut toujours ouvert, et n’a Jamais trompé.

Elle a de vos soupçons souffert en paix l’outrage.

Elle est prête à rester sur ce fatal rivage ;

Loin de Ramire même elle veut demeurer.

ZOLIMB.

Ah ! de Ramire ainsi se peut-on séparer ? Cependant il m’échappe, et ma crainte redouble.

Théâtre. IIL 6