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78 VARIANTES DE ZULIME.

Arracher à Tinstant Alide et mes amist

Ta fille les guidait ; peux-tu devancer Theare ?

Nous n’avons qu*ua instant.

BBNASSAR.

J’y vole, et que je meure Si je n*assure ici leur départ et leurs jours. Je vais tout disposer en ces secrets détours ; Vers la porte du nord qui conduit au rivage Les soldats de ma fille ont respecté mon âge. Et déjà quelques-uns, honteux de me trahir, Se sentant mes sujets et nés pour m*obéir, A mes pieds en secret ont demandé leur gr&ce. Aux miens en un moment on peut ouvrir la place. Mais j’attends cncor plus de ton cœur et du mien ;

  • Mon plus cher intérêt s*unit avec le tien :

Et je ne puis te croire une âme assez cruelle

  • Pour abuser encor mon amour paternelle.

RAMIRB.

Je vais chercher Alide, et la mettre en tes mains. Et toi, si je trahis tes généreux desseins. Égorge devant moi la malheureuse Alide. Est-ce assez, Bénassar, et me crois-tu perfide ? Quel prix plus précieux te donner de ma foi ? Parle, cs-tu satisfait ?

BéNASSAR.

Oui, puisque je te croi : Oui, sur de ta parole, à toi je m’abandonne ;

  • Dieu voit du haut des cieux la foi que je te donne.

RAMIRB.

  • Adieu, reçois la mienne.

SCÈNE V.

KAMIRE, ALIDE.

ALIDE.

Ah ! prince, on vous attend : Il n’est plus de dangers, l’amour seul nous défend. Zulime est apaisée, et tant de défiance, De transports, de courroux, de desseins de vengeance,

  • Tout cède à la douceur d’un repentir profond ;
  • L’orage était soudain, le calme est aussi prompt.

J’ai juré d’épargner à sa douleur mortelle

Un objet malheureux qui s’immole pour elle :

J’ai promis votre amour, j’ai promis cette foi

Que vous m’aviez donnée, et qui n’est plus pour moi :

  • J’ai dit ce que j’ai dû pour adoucir sa rage,

Et son cœur éperdu s’en disait davantage. L’amour attendrissait ses esprits ofl’ensés ;

Elle a mêlé ses pleurs aux pleurs que j’ai versés. Partez, votre devoir loin de moi vous appelle : Ce n’est qu’en me fuyant que je vous crois fidèle.