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ACTE III, SCÈNE VI.

VARIANTES DE ZULIME. 75

  • Perfide à ma patrie, à mon père, à mon roi,
  • Je n’eusse en ces climats d*autre maître que toi ?

Sar ces rochers déserts, hélas ! m*as-ta conduite

  • Pour traîner en Europe une esclave à ta suite ?

hamire. ’Je vous y mène en reine ; et mon peuple à genoux. En imitant son roi, fléchira devant vous.

ZULIXE..

Ton peuple, tes respects ! quel prix de ma tendresse ! ’Va, périssent les noms de reine, de princesse ! Le nom de ton épouse est le seul qai m’est dû. Le seul qui m3 rendrait Fhonneur que j’ai perdu, Le seul que Je voulais. Ah ! barbare que J’aime, Peux-tu me proposer d’autre prix que toi-même ?

Triste et soudain elTet, où J’aurais dû penser,

Des malédictions qu’on vient de prononcer.

Loin de me rassurer, tu gardes le silence ?

Est-ce confusion, repentir, innocence ?

Ram ire, Alidc, en quoi ! vous détournez les yeux !

Vous, pour qui j’ai tout fait, me trompez-vous tous deux ?

Je te rends gr&dë, 6 ciel ! dont la main salutaire

Au-devant de mon crime a fait courir mon père,

Un père que pour eux j’avais déshonoré.

Et qui n’a pu ha !r ce cœur dénaturé.

Du dévoir, il est vrai, la barrière est franchie, etc.

SCÈNE III,

ET LA QUATRIÈME DE L^ÉDITION DE 1775.

ALIDE.

  • Mon cœur vous idolâtre... et je renonce à vous...

RAlflRE.

Vous, Alide !

ALIDE.

Acceptez ce fatal sacrifice ; Zulime en est trop digne, et je me rends Justice. Vous devez à ses soins la liberté, le jour ; Zulime a tous les droits. Je n’ai que mon amour. Cet amour est pour vous le don le plus funeste : Autant il me fut cher, autant Je le déteste. Si je vous vois partir. Je bénirai mon sort : Qu’on me rende à mes fers, qu’on me rende à la mort. N’importe, au gré des vents fuyez sous ses auspices.

  • Ma rivale aura fait de moindres sacrifices :
  • He8 mains auront brisé de plus puissants liens,
  • Et mes derniers bienfaits sont au-dessus des siens.