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74 VARIANTES DE ZULIMR

  • Ma tendresse un moment s’est sentie alarmée :

’ Chère Âlide ! est-ce ainsi que je dois être aimée ?

  • Alide, il me trahit s’il ne m*adore pas,

S*ii pense à la grandeur autant qu*à mes appas ;

  • Si de quelque intérêt son &me est occupés,
  • Si je n’y suis pas seule, Âlide, il m’a trompée.

ALIOE.

Il ne vous trompe point : tant d*amour, tant d’appas. Tant d’amitié surtout, ne fieront point d’ingrats.

SCÈNE II.

ZULIME, ALIDE, RAMIRE.

A M DE.

Vcticz, prince ; il est temps qu’un aveu légitime Efface devant moi les soupçons de Zulime. Seigneur, immolez tout, quoi qu’il puisse en coûter. Ses bienTaits sont trop grands, il les faut mériter. Votre devoir...

RAMIRE.

Madame, en ce moment funeste Mon devoir est de vaincre, et d’oublier le reste. Votre père à grands cris appelle ses soldats, Je viens pour vous sauver ; volez, suivez mes pas. Déjà quelques guerriers, qui devaient vous défendre, Aux pleurs de Bénassar étaient prêts à se rendre ; Honteux de vous prêter un sacrilège appui. Leurs fronts, en rougissant, s’abaissaient devant lui. Ne perdons point de temps, courez vers le rivage ; Je puis avec les miens défendre le passage. Déjà des matelots entendez les clameurs ; Venez, ne craignez rien de vos persécuteurs.

ZULIME.

’ Moi, craindre ? Ah ! c’est pour vous que j’ai connu la crainte !

  • Croyez-moi : je commande encor dans cette enceinte ;
  • La porte de la mer ne s’ouvre qu’à ma voix.

Voyons mon père au moins pour la dernière fois. Apprenez à mon père, à l’Afrique jalouse.

Que je fais mon devoir en partant votre épouse.

RAMIRE.

Kh ! pouvez-vous, madame, en ces moments d’horreur, D’un amour qu’il déteste écouter la douceur ? Si le ciel qui m’entend me rend mon héritage, Valence est à vos pieds : je ne puis davantage. Et je ne réponds point...

ZULIME.

Ciel I qu’est-ce que j’entends ? De quelle bouche, hélas ! en quels lieux ! dans quel temps ! Pour m’éclaircir un doute à tous deux si funeste,

  • Ramire, attendais-tu qu’immolant tout le reste,