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71 VARIANTES DE ZULIME.

SCÈNE II.

ZULIHB.

  • Mettons près des humains ma gloire en sûreté,

Et du Dieu qui m*entend méritons la bonté. Eh quoi ! vous soupirez ! quel trouble vous agite t

R à M 1 s B.

Pleine de vos bontés, mon fune est interdite.

Je suis un malheureux, destiné désormais

A d^éternels chagrins plus grands que vos bienfaits.

•. ■•.. Tout nous unit, mais le ciel nous divise. Ignorez-vous les lois où TEspagne est soumise ?

ZDLIlfB.

Je ne crains point ces lois ; leur triste dureté Cède aux rois, à l’amour, à la nécessité. Des plus austères lois que puis-je avoir à craindre ? Si nos droits sont sacrés, qui pourrait les enfreindre ?

  • Quels sont donc les humains qui peuplent vos Ktats ?
  • Ont-ils fait quelques lois pour former des ingrats ?

RAMIRB.

Je suis loin d*être ingrat, et mon cœur ne peut l’être.

ZULIME.

Sans doute.

R^MIRE.

Mais le sang dont le ciel nous fit naître Mit entre nos aïeux, entre nos nations, Tant de mépris, de haine, et de divisions ! Mon peuple avec dépit verrait parmi ses reines La fille des tyrans dont il reçut des chaînes.

ZULIME.

Votre peuple verra sans haine et sans effroi Cette main qui brisa les chaînes de son roi.

RAMIRB.

Oui, vous adoucirez leur courage inflexible. Quel cœur à vos vertus pourrait être insensible ? Mais malgré ces vertus, malgré tant de liens, Malgré les vœux du peuple unis avec les miens, 11 est une barrière invincible, étemelle...

ZULIME.

  • Vous m’arrachez le cœur : achevez, quelle est-elle ?

RAMIRB.

C’est la religion, la première des lois. Souveraine immortelle et du peuple et des rois. Ce puissant Mahomet, auteur de votre race. De la moitié du monde a pu changer la face ; De rinde au mont Allas il est presque adoré ; Mais chez nos nations son culte est abhorre.