VARIANTES DE ZULlME. C9
SCENE III.
RAMIRE.
- Vont noua conduire aux bords si longtemps souhaités,
rai vu, de ces rochers dont la cime élevée Commande à ces deux mers dont TEurope est lavée. Un vaisseau que les vents font voler vers ces lieux. Les pavillons d^Espagne éclataient à mes yeux. Bientôt Theureux reflux des mers obéissantes Apportera vers lui nos dépouilles flottantes. Une barque légère est auprès de ces bords ; Mes mains la chargeront de nos plus chers trésors.
(A Zulime.) Vous y serez, Alide... Et vous, princesse auguste. Vous dont la seule main changea le sort injuste. Vous par qui nos captifs ne portent désormais Que les heureux liens formés par vos bienfaits... Quoi ! vos yeux, à ma voix, semblent mouillés de larmes !
ZULIME.
Dans de pareils moments on n*est point sans alarmes, etc.
RAMIRB.
- Que mes Jours, îtnmolés à votre sûreté...
ZOLIMB.
- Conservez-les, cher prince, ils m*ont assez coûté !
Mais quel discours, grands dieux, que je ne puis comprendre !
Pourquoi me parlez-vous de sang prêt à répandre ?
Est-ce ainsi que mon cœur doit être rassuré ?
ALIDE.
Eh ! madame, à quels soins votre amour est livré 7 Prête à voir avec nous les rives de Valence, Contre le sort jaloux faut-il d^autre assurance ? Partons, dérobons-nous aux peuples irrités
- Qui poursuivent sur nous Texcès do vos bontés.
SCÈNE V.
ALIDE.
Ah ! le mien m^est témoin que l’on doit vous aimer.
Peut-être cet amour nous sera bien funeste ;
Mais vivez, mais régnez ; le ciel fera le reste :
Fermez les yeux, cher prince, aux pleurs que je répands.
RAMIRE.
Je ne vois que ces pleurs, ils font tous mes tourments.