68 VARIANTES DE ZULIME.
Laissait ployer bientôt sa faible autorité Sous le poids malheureux de ce droit détesté. Les autels et les lois demandaient votre vie : Vous savez si la mienne à la vôtre est unie ! L*amitié dont mon cœur au v6tre était lié, L*amour, plus fort que tout, plus grand que ramitié. Votre danger, ma crainte, hélas ! si Ton m’accuse,
- Voilà tous mes forfaits, mais voilà mon excuse.
Si j*ai trahi mon père et quitté ses États, Ciel, qui me connaissez, ne m*en punissez pas !
ALIDE.
Mais Ramire en est digne, il pourra désormais Payer d’un digne prix vos augustes bienfaits. Son destin chez les siens l’appelle au rang suprême ; Et puisque vous Taimez...
Z D L I M B.
Alide, si Je Taime ! Tu ne ignorais pas : t’ai-Je jamais caché Les secrets de ce cœur que lui seul a touché ? Je corrigeai le sort qui te fit ma captive ; Tu sais si j’enhardis ton amitié craintive ; Si, fuyant de mon rang la dure austérité. Ma tendresse entre nous remit l’égalité. Nos cœurs se confondaient ; tu vis naître en mon &me Les traits mal démêlés de ma secrète flamme. Ton œil vit avant moi de tant d’égarements La première étincelle et les embrasements. Que n’eussé-je point fait pour conserver Ramire I J’abandonne pour lui, etc.
- J’ai tort, je te l’avoue : il a dû s’écarter.
Mais pourquoi si longtemps se plaire à m’éviter ? Je ne l’accuse point, mais mon cœur en murmure.
ALIDE.
Je sais trop qu’un conseil est souvent une injure ;
Mais ii’est-il point permis de vous représenter
Que sur ces bords affreux, qu’il est temps de quitter,
- Tant d’amour, tant de crainte, et de délicatesse,
- Conviennent mal peut-être au^ril qui nous presse ;
Qu’un moment peut nous perdre, et ravir tout le prix
- De tant d’heureux travaux par l’amour entrepris ;
Qu’entre cet océan, ces rochers, et l’armée,
- Ce jour, ce même jour peut vous voir enfermée ;
Et que de tant d’amour un cœur toujours troublé Sur SCS vrais intérêts est souvent aveuglé ?