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ACTE III, SCÈNE VI.

VARIANTES DE ZCLIME. 67

Pressé de tous côtés dans ces troubles funestes Qui de son faible État ont déchiré les restes, Redoutant à la fois et les Européans Et les divisions des tristes Musulmans, Opprimé de TÉgypto, et craignant la CastiUe, Faut-il qu*il ait encore à combattre sa fille ?

ZDLIHB.

Me préserve le ciel de mVmer contre lui !

HOHADIR.

De sa triste vieillesse unique et cher appui,

Pourquoi donc fuyez-vous le père le plus tendre,

Qui poup vous de son trône était pcét à descendre ;.

Qui, vous laissant lo choix de tant de souverains,

De son sceptre avec joie allait orner vos mains ?

Hélas I si la vertu, si la gloire vous guide...

Mais il n*appartient point à ma bouche timide

D’oser d*un tel reproche affliger vos appas :

  • Mes conseils autrefois ne vous révoltaient pas ;

Cette voix d*un vieillard qui sauva votre enfance

Flattait de votre cœur la docile indulgence ;

Et Bénassar encore espérait aujourd’hui ’ Que mes soins plus heureux pourraient vous rendre à lai.

Ahl princesse, ordonnez, que faut-il que J’annonce ?

ZCLIME.

  • Porte-lui mes soupirs et mes pleurs pour réponse.

Mon destin que je hais me force à l’outrager ; Mes remords sont affreax, mais je ne puis changer. Pars ; adieu, c’en est fait.

VOHADIR.

Hélas ! Je vais peut-être

  • Porter les derniers coups au sein qui vous fit naître.

SCÈNE II.

ZULIVB.

  • Ah ! je succombe, Alide, et ce cœur désolé

Cède aux tourments honteux dont il est accablé. Tu sais ce que j’ai fait et ce que je redoute ; Tu vois ce que Ramire, et mon penchant me coûte. L’amour qui me conduit sur ces funestes bords Ne m’a fait jusqu’ici sentir que des remords. Je ne me cache point ma honte et mon parjure ; l’outrage mes aieux. J’offense la nature : Mais Ramire expirait, et vous alliez périr ; Quoi qu’il en ait coûté, j’ai dû vous secourir. Le fier Égyptien, dont l’orgueil téméraire Domine insolemment dans TÉtat de mon père, Sur Ramire et sur vous était prêt à venger Nos soldats qu’à Valence on venait d’égorger. Des nations, dit-on, tel est le droit horrible. La vengeance parlait ; mon père, en vain sensible.