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VARIANTES

DE LA TRAGÉDIE DE ZULIME
(ÉDITION DE 1761[1])

ACTE PREMIER


Scène I

zulime.

. . . . . . . . . . . . . . .

* Je l’outrage et Je l'aime, il est assez vengé.

Je ne demande point le pardon de mon crime :
Puisse-t-il oublier jusqu’au nom de Zulime !

mohadir.

Noble et cher rejeton des héros et des rois,
Quel ordre imposez-vous à ma tremblante voix ?
Faudra-t-il rapporter des réponses si dures ?
D’un cœur désespéré déchirer les blessures ?
Irai-je empoisonner ses chagrins paternels ?

zulime.

Épargne, épargne-moi ces reproches cruels :
Je ne m’en fais que trop. Coupable, mais sincère,
Ma douleur est égale aux douleurs de mon père.

mohadir.

Et vous l’abandonnez !

zulime.

Que dis-tu ?

mohadir.

Ses soldats.
Par vous-même séduits, ont donc guidé vos pas ?
Nos captifs espagnols, ce prix de son courage,
Dont Jadis la victoire avait fait son partage,
Ces trésors des héros, vous les lui ravissez !
Vous l’aimez ? vous, madame I et vous le trahissez !

  1. Les vers commençant par un astérisque sont tels dans le texte de la présente édition.