J’arrachais de vos bras, j’enlevais à vos charmes L’objet de tant de soins, le prix de tant de larmes : Et lorsque vous sortez de ce- gouffre d’horreur, Ma main vous y replonge, et vous perce le cœur. Tout semble s’élever contre ma perfidie : Hais j’aimais comme vous ; ce mot me justifie ; Et d’un lien sacré l’invincible pouvoir Accrut cet amour même, et m’en fit un devoir. Il faut dire encor plus ; vous le savez, on m’aime. Mais malgré mon hymen, et malgré l’amour même, Je vous immolai tout ; je vous ai fait serment. Ce jour même, en ces lieux, de céder mon amant ; J’ai promis de servir votre fatale flamme : Le serment est affreux, vous le sentez, madame ! Renoncer à Ramire, et le voir en vos bras. C’est un effort trop grand, vous ne l’espérez pas : Mais je vous ai juré d’immoler ma tendresse ; Il n’est qu’un seul moyen de tenir ma promesse, Il n’est qu’un seul moyen de céder mon époux* : Le voici.
(Bile tire un poignard pour ce tuer.)
RAMIiVE, la déMXBMuit^vec Zulime.
Chère Atide !
ZULIME, ■eMitMwnt du poignard.
ciel I que faites-vous ? Hélas I vivez pour lui.
ZULIàt£.
Sui&-je assez confondue ? Tu l’emportes, cruelle, et Zulime est vaincue. Oui, je le suis en tout. J’avoue avec horreur Que ma rivale enfin mérite son bonheur.
1. C’est probablement à une première version de ce couplet qu^appartiennent ces vers, qui sont dans La lettre à M"« Quinault, du 17 février 1740 :
Vont savez- à quel point jo vous avais trompée ; Tai trahi tout, bienfaits, confidence, amitié. Ah I donnez-moi la mort par haine ou par pitié ; N’armez point cette main si chèie et si sacrée Contre un cœur qui, sans moi, vous aurait adorée ! C’est votre amant, hélas I S’il a pu vous trahir, S’il m’aime, si je meurs, le peut-on mieux punir ?
■ RAMZRB.
Au nom de mes forfaits, soyez inexorable : JPiappex.
ZULIMB.
Je frapperai le cœur le plus coupable.