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ZULIME.

Madame, ainsi le veut la fortune jalouse ^ Vengez-^YOus sur moi seul, Atide est mon épouse.

ZULIIIE.

Ton épouse ? perfide I

RAMIRE.

Élevés dans vos fers, Nos yeux sur nos malheurs à peine étaient ouverls, Quand son père, unissant notre espoir et nos larmes. Attacha pour jamais mes destins à ses charmes. Lui-même a resserré dans ses derniers moments Ces nœuds chers et sacrés, préparés dès longtemps ; Et la loi du secret nous était imposée.

ZLLIME.

Ton épouse ! à ce point ils m’auraient abusée ! Ils auront triomphé de ma crédulité^ ! Seigneur, à vos bienfaits ils auront insulté I Vous souffrirez qu’Atide, à ma honte, jouisse Du fruit de tant d’audace et de tant d’artifice ? Vengez-moi, vengez-vous de ses traîtres appas, De cet affreux tissu de fourbes, d’attentats. Les cruels ont nourri mes feux illégitimes. Mon heureuse rivale a commis tous mes crimes : : Vous ne punissez pas cet objet odieux ?

ATIDE.

Vous devez me punir : mais connaissez-moi mieux ;

Avant de me haïr, entendez ma réponse.

Votre père est présent ; qu’il juge, et quUl prononce.

ZULIMiE.

ciel !

ATIDE.

Ramire et moi, seigneur, si nous vivons, C’est votre auguste fille à qui nous le devons.

(A Zulime.)

Je l’avoue à vos pieds : et moi, pour récompense. Je vous coûte à la fois la : gloire et l’innocence. Trahissant l’amitié, combattant vos attraits, Je m’armais contre vous de vos propres bienfaits. ;

i. Racine a dit dans if itfertdate, . acte m, «cène i’* :

Jo fiiiKgaJnti le <T6Ut la fbrtone Jalouse. 3. Dans Bojca^, mcte J>V, ’«cône v, on Ut :

Ht se jouaient tow deux de ma crédulité.