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ZULIME.

Au comble de Toutrege on* joint le parricide ! Ah ! courons, et nousHuéme immolons la^perfide ;

SCÈNE rr.

BENASSAR ; ZULI M1B, suivie de ses soldats dans renfoncement ;

MOHADIR, SUITE.

ZULI ME, jetant ses armes.

Non, n’allez pas plus loin, frappez ; et vous, soldats. Laissez périr Zulime, et ne là vengez pas. Il suffît : votre zèle a servi mon audace*. J’ai mérité la mort, méritez votre grâce. Sortez, dis-je.

HÉNASSAR.

Ah, cruelle ! est-ce toi que je voi ?

ZULIME.

Pour la dernière fois, seigneur, écoutez-moi. Oui, cette fille indigne, et de crime enivrée. Vient d’armer contre vous sa main désespérée : J’allais vous arracher, au péril de vos jours. Ce déplorable objet de mes cruels amours. Oui, toutes les fureurs ont embrasé Zulime ; La nature en tremblait ; mais je volais au crime. Je vous vois : un regard a détruit mes fureurs, Le fer m’est échappé ; je n’ai plus que des pleurs ; Et ce cœur, tout brûlant d’amour et de colère, Tout forcené qu’il est, voit un dieu dans son père. Que ce dieu tonne enfin, qu’il frappe de ses coups L’objet, le seul objet d’un si juste courroux. Faut-il pour mes forfaits que Ramire périsse ? Ah ! peut-être il est loin d’en être le complice :. Peut-être, pour combler l’horreur où je me voi, Si Ramire est un traître, il ne l’est qu’en vers moi. Étouffez dans mon sang ce doute que j’abliorre. Qui déchire mes sens, qui vous outrage encore.

1. Dans sa lettre à. d’Ar^^atal, du 11 mai 1760^ VoltairapirofyMait.da mettre, au lieu de ce vers :

Vous n*aTês que trop bîMi Mcoadé mon andace. (B.)