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M. Duru.

Allons, faites venir vite le Commissaire,
Vingt huissiers.

Damis.

Vingt huissiers.Et qui donc êtes-vous, s’il vous plaît,
Qui daignez prendre à nous un si grand intérêt ?
Cher ami de mon père, apprenez que peut-être,
Sans mon respect pour lui, cette large fenêtre
Serait votre chemin pour vider la maison.
Dénichez de chez moi.

M. Duru.

Dénichez de chez moi.Comment, maître fripon,
Toi me chasser d’ici ! Toi scélérat, faussaire,
Aigrefin, débauché, l’opprobre de ton père !
Qui n’es point Avocat.


Scène V.

MADAME DURU, sortant d’un côté avec MARTHE ; LE MARQUIS, sortant de l’autre avec ÉRISE ; M. DURU, M. GRIPON, DAMIS.
Madame Duru., dans le fond.

Qui n’es point Avocat.Mon carrosse est-il prêt ?
D’où vient donc tout ce bruit ?

Le Marquis.

D’où vient donc tout ce bruit ?Ah ! je vois ce que c’est.

Marthe.

C’est mon questionneur.

Le Marquis.

C’est mon questionneur.Oui, c’est ce vieux visage,
Qui semblait si surpris de notre mariage.

Madame Duru.

Qui donc ?

Le Marquis.

Qui donc ?De votre époux il dit qu’il est agent.

M. Duru., en colère se retournant.

Oui, c’est moi.

Marthe.

Oui, c’est moi.Cet agent paraît peu patient.

Madame Duru., avançant.

Ah, que vois-je ! quels traits ! c’est lui-même, et mon âme…

M. Duru.

Voilà donc à la fin ma coquine de femme !